« J’avais demandé à ma femme de faire les préparations de ma mort »
Un septuagénaire de Laval, qui a contracté la COVID-19 en mars dernier, avait demandé à son épouse de se rendre à l’église afin de préparer ses funérailles, croyant qu’il ne survivrait pas au virus.
Ibrahim Nader, 75 ans, a passé l’hiver au Liban, son pays d’origine, comme il le fait chaque année. L’homme tolère mal les hivers québécois et tombe malade rapidement, lorsqu’il est exposé au froid.
M. Nader, qui habite à Laval, a devancé son retour au Québec, voyant que la pandémie prenait de l’ampleur.
Il craignait notamment la fermeture des frontières avant son arrivée.
Il croit avoir été frappé par le virus lors d’une escale en Angleterre, le 16 mars. « Je suis passé par Londres, où je suis resté un certain temps. Je suis allé au restaurant et il y avait des amis. Je ne suis pas certain que c’est à ce moment que j’ai attrapé le virus, mais il me semble que c’est l’hypothèse la plus probable », explique-t-il.
Dès son arrivée à l’aéroport de Montréal, M. Nader s’est immédiatement rendu chez lui, et a respecté la quarantaine à la lettre, indique son fils, Marwan Nader.
DE LA TEMPÉRATURE
« Après quatre ou cinq jours, j’ai commencé à faire de la température. J’ai surveillé ça et dans la nuit du 24 au 25 mars, je me suis mis à faire encore plus de température. Je suis donc allé à l’hôpital », confie M. Nader.
Il avait également des symptômes gastrointestinaux. « Quelques jours après, c’était l’anorexie totale », poursuit-il.
« JE N’Y CROYAIS PAS »
C’est le 25 mars que M. Nader a reçu son diagnostic. « Je n’y croyais pas, parce que j’avais mangé des choses dans le frigo qui avait été en panne auparavant. J’ai pensé que j’avais une intoxication alimentaire », explique-t-il.
Les jours qui ont suivi ont été pénibles pour M. Nader. Il a cru, à un certain moment, qu’il ne survivrait pas à la maladie. « J’avais même demandé à ma femme d’aller à l’église pour faire les préparations de ma mort », indique-t-il.
« Il ne pouvait pas placer une phrase, sans tousser aux deux mots », renchérit le fils du survivant.