La guerrière « sans mal ni symptômes »
À 97 ans, Jeannette Roy, résidente de l’accueil Notre-dame, à Magog, a vaincu la COVID-19 « sans mal ni symptômes », confie la dame, dans un rire franc.
« Je ne sentais rien, dit-elle, confortablement assise dans son fauteuil vieux rose. Si je l’ai eue, je n’ai pas eu de mal pantoute. »
« Elle dit qu’elle ne l’a jamais eue », ajoute, amusé, le directeur général de l’établissement, Carl Grandchamps.
Le 13 avril, tous les employés et locataires de la résidence pour aînés ont passé un test de dépistage.
Mme Roy était l’une des trois locataires de l’accueil à avoir été déclarée positive. Elle a aussitôt été placée en isolement.
SA FAMILLE LUI MANQUAIT
Une photo de la famille de Mme Roy trône au-dessus du lit de la chambre plutôt douillette de la résidence qu’elle occupe depuis un an seulement.
Elle a quitté sa maison de Magog en mai 2019.
Pendant son confinement, elle a pu discuter au téléphone avec ses cinq enfants et son petit-fils, en plus de recevoir quelques visites « à travers la fenêtre ».
« Ça ne m’a pas dérangée d’être isolée trois semaines. Mais ça me manque de voir ma famille », admet la dame qui attribue sa guérison à la chance.
DÉROGATION
À la fête des Mères, le 10 mai, Mme Roy a eu droit à une visite « dérogatoire » de son fils Yvan, qu’elle n’avait pas vu depuis quatre mois.
« J’ai laissé son fils la visiter tout le dimanche après-midi parce qu’elle commençait à présenter des signes de dépression », affirme M. Grandchamps.
Lorsqu’elle a été rencontrée par Le Journal, le 19 mai, Mme Roy n’avait toujours pas quitté ses quartiers pour une promenade sur le terrain de la résidence. Elle préférait attendre la chaleur. « Je ne voudrais pas pogner une grippe », faisait-elle valoir.