L’« AMI D’AFFAIRES » TOUCHAIT DES COMMISSIONS
Alfonso Graceffa reconnaît que son « ami d’affaires » touchait vraisemblablement des commissions sur les dizaines de millions de dollars en prêts qu’il apportait à Otéra Capital.
En effet, la compagnie de Thomas Marcantonio, MFCI, agissait comme courtier pour la filiale de la Caisse. L’entreprise trouvait des clients à la recherche de financement et les dirigeait vers Otéra.
Selon l a transcription de l’interrogatoire, Alfonso Graceffa n’a jamais déclaré ce conflit d’intérêts potentiel quand il est devenu président et chef de l’exploitation en 2012, puis PDG en 2013.
Pourtant, Marcantonio touchait vraisemblablement une commission de courtier quand Otéra décidait d’accorder un prêt à l’un de ses clients, a reconnu l’ancien PDG en interrogatoire. La transcription ne permet cependant pas de savoir combien d’argent l ’associé de Graceffa a ainsi pu empocher.
L’avocat de la Caisse énumère une série de cinq prêts octroyés aux clients de Marcantonio entre 2015 et 2018. Les financements qu’a pu retracer notre Bureau d’enquête, auxquels ont parfois participé d’autres prêteurs avec Otéra, totalisent près de 270 M$.
Parmi les clients que Marcantonio a dirigés vers la firme figure Francis Charron. Otéra a accordé pour plus de 150 M$ en financements pour les projets qu’il a pilotés, entre 2016 et 2018.
Ce promoteur faisait presque partie de la famille. Avant d’être client de la Caisse, il a travaillé avec Alain Cormier, le conjoint de l’ancienne vice-présidente d’otéra, Martine Gaudreault. Le bas de laine des Québécois l’a, elle aussi, mise à la porte après les révélations de notre Bureau d’enquête sur les liens d’affaires du couple avec des mafieux.
Comme courtier, Marcantonio a même obtenu un prêt de 44 M$ d’otéra pour son propre projet de résidence pour aînés à Saint-jean-sur-richelieu.