DES DISCUSSIONS SUR SES PROPRES PRÊTS
Notre Bureau d’enquête a déjà révélé que des firmes d’alfonso Graceffa et de ses associés avaient touché pour 9,2 M$ de prêts de l a Société financière MCAP, une filiale d’otéra Capital, alors qu’il en dirigeait le conseil d’administration.
Selon les documents de cour que nous avons obtenus, l a Caisse de dépôt et placement du Québec reproche aussi à M. Graceffa de s’être i ngéré dans l es discussions avec MCAP sur au moins deux de ces financements.
En interrogatoire hors cour, l’avocat de l a Caisse, Mason Poplaw, le questionne sur des courriels qu’il a échangés avec MCAP avant que les prêts ne soient octroyés.
« Après avoir examiné ces courriels, diriez-vous qu’en fait, vous avez entamé ces discussions et continué j usqu’à ce qu’on vous offre d’avoir une conversation au sujet du financement de cette propriété ? demande Me Poplaw en interrogatoire.
- J’ai seulement demandé s’ils étaient i ntéressés », répond Graceffa.
MCAP a finalement octroyé les deux prêts de 740 369 $ dont il est question. La firme a ainsi dérogé à ses politiques, puisqu’elle n’accorde habituellement pas de financements de moins de deux millions de dollars, signale la Caisse dans sa défense.
Elle mentionne aussi que Graceffa « a bénéficié d’une exemption d’une mesure de conformité antiblanchiment d’argent concernant l es personnes politiquement exposées » quand MCAP lui a accordé ces prêts.
En interrogatoire, l’avocat de la Caisse lui demande si ces prêts à ses propres entreprises ne posaient pas problème.
« Avez-vous déclaré le conflit d’intérêts ? » insiste Me Poplaw.
L’avocate de Graceffa, Marie-france Tozzi, s’objecte : « Excusez-moi, un juge va déterminer si c’est un conflit [d’intérêts] ou non. »