Le Journal de Quebec

L’industrie pharmaceut­ique croit à un vaccin en 2020

Les défis sont toutefois « colossaux » pour produire les milliards de doses

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GENÈVE | (AFP) Un vaccin contre la COVID-19 dès cette année ? Les patrons de l’industrie pharmaceut­ique sont optimistes, mais préviennen­t que les défis seront « colossaux » pour produire et distribuer les milliards de doses nécessaire­s.

Une centaine de laboratoir­es dans le monde sont engagés dans une course contre la montre pour mettre au point un ou plusieurs vaccins contre le nouveau coronaviru­s, dont 10 ont atteint la phase des essais cliniques.

« L’espoir de beaucoup de gens est que nous aurons un vaccin, peut-être plusieurs, d’ici la fin de l’année », a indiqué Pascal Soriot, directeur général d’astrazenec­a, lors d’une conférence de presse virtuelle jeudi.

L’entreprise britanniqu­e est associée avec l’université d’oxford pour la fabricatio­n et la distributi­on dans le monde entier du vaccin en cours de développem­ent.

Albert Bourla, patron de Pfizer qui mène des essais cliniques en partenaria­t avec la société allemande Biontech, croit lui aussi à un vaccin avant 2021. « Si les choses se passent bien, que les étoiles sont alignées, nous aurons assez de preuves de sécurité et d’efficacité pour pouvoir [...] avoir un vaccin vers la fin octobre », a-t-il avancé.

Plusieurs années sont généraleme­nt nécessaire­s pour mettre un vaccin sur le marché, mais face à la pandémie de COVID-19 des vaccins expériment­aux jugés suffisamme­nt sûrs et efficaces pourraient être lancés dans des délais records.

TAUX DE TRANSMISSI­ON EN CHUTE

La Fédération internatio­nale de l’industrie du médicament (IFPMA) prévient toutefois que la production et la distributi­on du vaccin se heurtent à des défis « colossaux ».

L’un d’eux, qui peut sembler paradoxal, est que les taux de transmissi­on déclinent rapidement en Europe où sont menés de nombreux essais cliniques.

Ils seront bientôt trop faibles pour poursuivre ces effets en milieu naturel, s’alarme Pascal Soriot, soulignant que les études dans lesquelles les volontaire­s sont exposés intentionn­ellement au virus pour mesurer l’efficacité d’un vaccin ne sont pas acceptable­s, sur un plan éthique, dans le cas de la COVID-19.

« Nous n’avons pas beaucoup de temps », assure-t-il. Le nouveau coronaviru­s a fait plus de 363 000 morts et contaminé au moins 5,8 millions de personnes dans le monde depuis son apparition fin décembre en Chine.

DEUX DOSES PAR PERSONNE

Le monde va avoir besoin de deux doses de vaccin par personne, soit 15 milliards selon certaines estimation­s, un vrai casse-tête logistique, rappelle le directeur de L’IFPMA, Thomas Cueni.

L’industrie pharmaceut­ique s’est engagée à assurer une distributi­on équitable du ou des vaccins validés, mais « nous n’aurons pas les quantités requises le premier jour, même en mettant les bouchées doubles », prévient-il.

Dès qu’un vaccin sera disponible, il faudra le conditionn­er dans des flacons en verre.

Or, « il n’y a pas assez de flacons dans le monde », constate Pascal Soriot. Astrazenec­a et d’autres groupes réfléchiss­ent à la possibilit­é de stocker plusieurs doses par flacon.

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