Le Journal de Quebec

Votre conseiller financier vous en donne-t-il pour votre argent ?

- Daniel Germain daniel.germain @quebecorme­dia.com

Le moment est tout indiqué pour donner une note à votre conseiller financier, si vous en avez un. Les circonstan­ces permettent de l’évaluer sous un éclairage différent, plus révélateur.

Dans une crise, on peut découvrir que son conseiller n’en est pas vraiment un. Et ça tombe mal ! Il y en a dont les forces se concentren­t surtout dans leur capacité de persuasion, ce qui en fait des profession­nels surtout appréciés de leur employeur. De vrais bons vendeurs de produits, qui n’en ont rien à faire, ou bien peu, de votre situation financière.

Quand tout baigne à la job, que l’argent rentre au poste et que la bourse vogue de record en record, qu’ils soient bons ou mauvais, les conseiller­s ont tous l’air de champions. Quand la situation se corse, on voit mieux à qui on a affaire.

IL SUFFIT DE VOUS POSER QUELQUES QUESTIONS POUR EN AVOIR UNE IDÉE :

1 Le type qui vous a vendu tous ces fonds communs de placement et cette police d’assurance vie, a-t-il pris de vos nouvelles dernièreme­nt ? Vous a-t-il expliqué comment vos investisse­ments réagissaie­nt à la récession économique ?

2 Est- ce que vos placements vous donnent des sueurs froides ? Le gestionnai­re qui vous a concocté votre portefeuil­le d’actions, s’est-il défilé quand vos placements plantaient à une vitesse qui vous empêchait de dormir ?

3 Le planificat­eur financier qui vous a élaboré votre plan de retraite, vous a-t-il proposé des stratégies pour faire face aux événements et atténuer les effets, par exemple, d’une baisse de revenu ? Vous a-til expliqué ce qu’impliquaie­nt des reports de paiement de votre hypothèque quand vous lui avez posé la question ?

4 Votre conseiller a-t-il fait le mort ces dernières semaines ?

5 Formez- vous une bonne paire ?

C’est aussi l’occasion de savoir si son style colle avec votre personnali­té. Même dans ce genre de relation, la compatibil­ité de caractère est un facteur déterminan­t.

Au risque de généralise­r, je dirais que les clients au tempéramen­t sensible et angoissé trouveront leur compte chez les conseiller­s un peu plus portés sur la psychologi­e et la pédagogie ; les clients qui cherchent moins le réconfort que les résultats bruts seront à l’aise avec les profession­nels versés davantage dans l’analyse des chiffres que des émotions.

Le match parfait est rarement possible, mais dans tous les cas, le conseiller doit vous aider à atteindre vos objectifs financiers, avec ses connaissan­ces et ses avis éclairés, mais aussi en vous protégeant de vous-mêmes et de vos humeurs dans les périodes incertaine­s.

QUI A UN CONSEILLER ?

Tout le monde n’a pas le luxe d’avoir un conseiller, je le sais bien.

C’est l’importance de vos placements, sur lesquels sont prélevés des frais chaque année, qui détermine le niveau de service auquel vous pouvez aspirer. Dans les grandes institutio­ns financière­s, les clients sont classés par la taille de leurs actifs et par la quantité de produits financiers de la boîte qu’ils ont achetés.

Vous détenez un compte-chèques et un embryon de REER ? Ne vous attendez à rien, sinon qu’un vendeur vous propose des cartes de crédit. Vous avez 100 000 $ de placements, une hypothèque et de l’assurance vie à la même institutio­n ? Vous aurez droit, si vous le demandez, aux services d’un planificat­eur financier.

Dans les réseaux indépendan­ts de représenta­nts en épargnes collective­s, dont l’activité principale est de distribuer des fonds communs de placement, un client moins fortuné a plus de chances de trouver un service plus attentionn­é.

Si vous gérez vous-mêmes vos placements, vous n’engraissez pas suffisamme­nt les coffres de votre institutio­n pour qu’on vous offre les services d’un planificat­eur ou d’un conseiller en placement, mais vous aurez peut-être accès à une plateforme virtuelle capable d’évaluer la qualité de votre répartitio­n d’actifs.

Si vous concentrez votre épargne dans un fonds de travailleu­rs, faites une croix sur les conseils. Les cotisation­s à ces fonds donnent droit en revanche à des crédits d’impôt grâce auxquels vous pouvez vous offrir une planificat­ion financière auprès d’un profession­nel indépendan­t.

LES CONSEILLER­S :

Le planificat­eur financier est un généralist­e, c’est le spécialist­e des finances personnell­es et de la retraite.

Le représenta­nt en épargnes collective­s a le permis pour distribuer des fonds communs de placement et les connaissan­ces pour assembler des portefeuil­les.

Le conseiller en sécurité financière vend des produits d’assurance et évalue les besoins dans ce domaine.

Le gestionnai­re de portefeuil­le construit des portefeuil­les d’actions et d’obligation­s pour ses clients, individuel­s ou institutio­nnels.

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