Fin du programme d’aide à la formation de Québec
Le PACME est victime de son succès alors que l’enveloppe de 100 M$ consacré aux entreprises a été dépensée
Le programme créé par le gouvernement Legault pour financer la formation du personnel pendant le grand confinement est victime de son succès. Toute l’enveloppe de 100 M$ a été dépensée en moins de deux mois.
Créé le 6 avril, le Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) devait permettre aux employeurs de se faire rembourser « la formation et l’implantation de bonnes pratiques en gestion des ressources humaines, et optimiser le fonctionnement des entreprises et du marché du travail ». C’était une façon pour des entreprises en difficulté de reprendre des employés afin de leur faire suivre une formation adaptée à leur lieu de travail.
Les projets devaient être acceptés jusqu’au 30 septembre. Or, du budget de 150 millions $, les 100 M$ consacrés aux entreprises a déjà été dépensé, a reconnu hier le cabinet du ministre du Travail, Jean Boulet. Et ce, même s’il avait déjà été bonifié de 50 millions il y a deux semaines à peine.
Ainsi, à ce jour, plus de 22 000 entreprises et plus de 127 000 travailleurs auraient profité du PACME.
MAUVAISE SURPRISE
Cette nouvelle tombe bien mal pour plusieurs entreprises qui ont déjà dépensé des sommes importantes pour la formation de leurs travailleurs, pensant que celles-ci seraient remboursées par Québec.
« On nous met devant le fait accompli, sans aucune explication », explique au Journal une conseillère en formation d’un cabinet de services professionnels.
« On avait préparé des formations pour nos clients, en plus de présenter une demande pour nos propres formations. Ça change tout », dit-elle. Les sommes engagées représenteraient « quelques milliers de dollars », mais en cette période de grande incertitude, l’impact est important.
Au cabinet du ministre Boulet, on reconnaît que le programme n’a pu fournir à la demande. Certaines entreprises ont même reçu le feu vert pour effectuer des dépenses en vertu du Programme, alors qu’il ne restait plus de fonds pour les rembourser.
« Si des entreprises se sont fait dire oui, qu’elles ont une preuve écrite de cela, on va respecter les engagements. On veut les assurer qu’elles seront remboursées », a indiqué un porte-parole du ministre.
Il ignore toutefois à combien pourraient se chiffrer ces dépenses supplémentaires. Les entreprises pourraient toutefois participer à un projet de formation accepté dans le cadre du volet promoteurs collectifs, par exemple par l’entremise d’une chambre de commerce, a-t-il ajouté.