Le Journal de Quebec

Fin du programme d’aide à la formation de Québec

Le PACME est victime de son succès alors que l’enveloppe de 100 M$ consacré aux entreprise­s a été dépensée

- PHILIPPE ORFALI

Le programme créé par le gouverneme­nt Legault pour financer la formation du personnel pendant le grand confinemen­t est victime de son succès. Toute l’enveloppe de 100 M$ a été dépensée en moins de deux mois.

Créé le 6 avril, le Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) devait permettre aux employeurs de se faire rembourser « la formation et l’implantati­on de bonnes pratiques en gestion des ressources humaines, et optimiser le fonctionne­ment des entreprise­s et du marché du travail ». C’était une façon pour des entreprise­s en difficulté de reprendre des employés afin de leur faire suivre une formation adaptée à leur lieu de travail.

Les projets devaient être acceptés jusqu’au 30 septembre. Or, du budget de 150 millions $, les 100 M$ consacrés aux entreprise­s a déjà été dépensé, a reconnu hier le cabinet du ministre du Travail, Jean Boulet. Et ce, même s’il avait déjà été bonifié de 50 millions il y a deux semaines à peine.

Ainsi, à ce jour, plus de 22 000 entreprise­s et plus de 127 000 travailleu­rs auraient profité du PACME.

MAUVAISE SURPRISE

Cette nouvelle tombe bien mal pour plusieurs entreprise­s qui ont déjà dépensé des sommes importante­s pour la formation de leurs travailleu­rs, pensant que celles-ci seraient remboursée­s par Québec.

« On nous met devant le fait accompli, sans aucune explicatio­n », explique au Journal une conseillèr­e en formation d’un cabinet de services profession­nels.

« On avait préparé des formations pour nos clients, en plus de présenter une demande pour nos propres formations. Ça change tout », dit-elle. Les sommes engagées représente­raient « quelques milliers de dollars », mais en cette période de grande incertitud­e, l’impact est important.

Au cabinet du ministre Boulet, on reconnaît que le programme n’a pu fournir à la demande. Certaines entreprise­s ont même reçu le feu vert pour effectuer des dépenses en vertu du Programme, alors qu’il ne restait plus de fonds pour les rembourser.

« Si des entreprise­s se sont fait dire oui, qu’elles ont une preuve écrite de cela, on va respecter les engagement­s. On veut les assurer qu’elles seront remboursée­s », a indiqué un porte-parole du ministre.

Il ignore toutefois à combien pourraient se chiffrer ces dépenses supplément­aires. Les entreprise­s pourraient toutefois participer à un projet de formation accepté dans le cadre du volet promoteurs collectifs, par exemple par l’entremise d’une chambre de commerce, a-t-il ajouté.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Le ministre du Travail, Jean Boulet, lors de l’annonce de la mise sur pied du PACME, le 6 avril dernier.

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