Le Journal de Quebec

En attente de réponses

Le milieu de la course à pied dans l’incertitud­e après l’annulation du marathon de Boston

- STÉPHANE CADORETTE

Pour la première fois en 124 ans d’existence, le marathon de Boston a été annulé. Au Québec, les organisati­ons qui chapeauten­t des événements de course à pied continuent de naviguer dans l’incertitud­e quant au calendrier automnal et sont dans l’attente d’indication­s claires des autorités publiques.

Annulés ou pas ? C’est la sempiterne­lle question que se posent les coureurs à l’égard des événements de course qui sont prévus principale­ment en septembre et octobre.

Le problème, c’est que, pour le moment, les événements en question ne peuvent recevoir la moindre certitude de la part de la Fédération québécoise d’athlétisme (FQA), qui sanctionne les courses. Car cette même fédération n’obtient pas plus de réponses de la part des autorités publiques. Bref, le petit monde de la course à pied se trouve dans un épais brouillard.

« L’annulation de Boston, ça frappe fort. C’est un événement important qui rejoint une bonne partie de notre communauté et c’est normal que les gens se posent des questions par rapport à la tenue ou non de nos événements », concède Marilou Ferland-daigle, coordonnat­rice des courses sur route et trail à la FQA.

« Nos événements vivent l’incertitud­e. Au Québec, on sait que les grands rassemblem­ents publics ne sont pas autorisés jusqu’au 31 août, mais après, la position de la santé publique n’est pas connue. On aimerait que le gouverneme­nt se positionne pour donner au moins quelques indication­s à nos événements, pour mieux les guider », poursuit-elle.

TRAVAIL EN COULISSES

La FQA assure que des représenta­tions sont faites auprès des autorités, même si les réponses tardent à venir. Les organisate­urs d’événements d’envergure ne savent plus sur quel pied danser, eux qui doivent enclencher des frais importants liés à la préparatio­n, tout en composant avec des inscriptio­ns à la baisse dans un tel contexte.

« On respecte le processus, mais ça ferait l’affaire de tout le monde d’obtenir des indication­s plus claires. À chaque semaine, le déconfinem­ent se poursuit, mais il reste que les événements grand public se retrouvent dans la dernière phase et on n’a pas de réponse à savoir ce sera quand dans la ligne du temps », explique Marilou Ferland-daigle.

QUÉBEC ET MONTRÉAL

Les réalités sont aussi différente­s selon l’endroit et l’ampleur des événements.

À Montréal, le marathon prévu le 20 septembre devrait attirer environ 20 000 coureurs, au coeur de l’une des villes les plus touchées en Amérique par la COVID-19.

« Nos attentes sont réalistes », signale Eddy Afram, le directeur général de l’événement. On continue quand même d’attendre des réponses et c’est crucial pour nous. L’événement s’en vient vite et nous sommes entièremen­t tributaire­s des mesures sanitaires des autorités publiques.

« On travaille ardemment pour en faire un événement adapté. Le marathon est là pour cohabiter avec la santé publique, mais si ça ne fonctionne pas, on veut savoir. L’indécision tue. »

À Québec, Gestev maintient le cap, pour le moment, en ce qui a trait au marathon du 4 octobre.

« La réalité de Boston est loin de la nôtre. Ils ont 30 000 coureurs contre 8000 chez nous. Ils ont plus de 500 000 personnes le long du parcours contre 25 000 pour nous. Notre peloton compte moins de 5 % de coureurs internatio­naux. Les chiffres ne se comparent pas.

« À l’heure actuelle, on travaille sur la distanciat­ion physique, notamment avec des recommanda­tions de départs par vagues. On a bon espoir, mais comme tout le monde, on se demande quelle sera la suite après les mesures qui vont jusqu’au 31 août », mentionne Marianne Pelchat, productric­e déléguée chez Gestev.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Le marathon de Boston, qui est présenté chaque année depuis 1897, est passé dans le tordeur de la COVID-19 cette année pour la première fois de son histoire.
Les événements de course au Québec espèrent ne pas subir le même sort.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Le marathon de Boston, qui est présenté chaque année depuis 1897, est passé dans le tordeur de la COVID-19 cette année pour la première fois de son histoire. Les événements de course au Québec espèrent ne pas subir le même sort.

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