En attente de réponses
Le milieu de la course à pied dans l’incertitude après l’annulation du marathon de Boston
Pour la première fois en 124 ans d’existence, le marathon de Boston a été annulé. Au Québec, les organisations qui chapeautent des événements de course à pied continuent de naviguer dans l’incertitude quant au calendrier automnal et sont dans l’attente d’indications claires des autorités publiques.
Annulés ou pas ? C’est la sempiternelle question que se posent les coureurs à l’égard des événements de course qui sont prévus principalement en septembre et octobre.
Le problème, c’est que, pour le moment, les événements en question ne peuvent recevoir la moindre certitude de la part de la Fédération québécoise d’athlétisme (FQA), qui sanctionne les courses. Car cette même fédération n’obtient pas plus de réponses de la part des autorités publiques. Bref, le petit monde de la course à pied se trouve dans un épais brouillard.
« L’annulation de Boston, ça frappe fort. C’est un événement important qui rejoint une bonne partie de notre communauté et c’est normal que les gens se posent des questions par rapport à la tenue ou non de nos événements », concède Marilou Ferland-daigle, coordonnatrice des courses sur route et trail à la FQA.
« Nos événements vivent l’incertitude. Au Québec, on sait que les grands rassemblements publics ne sont pas autorisés jusqu’au 31 août, mais après, la position de la santé publique n’est pas connue. On aimerait que le gouvernement se positionne pour donner au moins quelques indications à nos événements, pour mieux les guider », poursuit-elle.
TRAVAIL EN COULISSES
La FQA assure que des représentations sont faites auprès des autorités, même si les réponses tardent à venir. Les organisateurs d’événements d’envergure ne savent plus sur quel pied danser, eux qui doivent enclencher des frais importants liés à la préparation, tout en composant avec des inscriptions à la baisse dans un tel contexte.
« On respecte le processus, mais ça ferait l’affaire de tout le monde d’obtenir des indications plus claires. À chaque semaine, le déconfinement se poursuit, mais il reste que les événements grand public se retrouvent dans la dernière phase et on n’a pas de réponse à savoir ce sera quand dans la ligne du temps », explique Marilou Ferland-daigle.
QUÉBEC ET MONTRÉAL
Les réalités sont aussi différentes selon l’endroit et l’ampleur des événements.
À Montréal, le marathon prévu le 20 septembre devrait attirer environ 20 000 coureurs, au coeur de l’une des villes les plus touchées en Amérique par la COVID-19.
« Nos attentes sont réalistes », signale Eddy Afram, le directeur général de l’événement. On continue quand même d’attendre des réponses et c’est crucial pour nous. L’événement s’en vient vite et nous sommes entièrement tributaires des mesures sanitaires des autorités publiques.
« On travaille ardemment pour en faire un événement adapté. Le marathon est là pour cohabiter avec la santé publique, mais si ça ne fonctionne pas, on veut savoir. L’indécision tue. »
À Québec, Gestev maintient le cap, pour le moment, en ce qui a trait au marathon du 4 octobre.
« La réalité de Boston est loin de la nôtre. Ils ont 30 000 coureurs contre 8000 chez nous. Ils ont plus de 500 000 personnes le long du parcours contre 25 000 pour nous. Notre peloton compte moins de 5 % de coureurs internationaux. Les chiffres ne se comparent pas.
« À l’heure actuelle, on travaille sur la distanciation physique, notamment avec des recommandations de départs par vagues. On a bon espoir, mais comme tout le monde, on se demande quelle sera la suite après les mesures qui vont jusqu’au 31 août », mentionne Marianne Pelchat, productrice déléguée chez Gestev.