Enfin à la maison après 30 jours dans le coma
Le septuagénaire de Laval a survécu miraculeusement alors que sa femme n’a été hospitalisée qu’une nuit
Un couple de Laval a finalement réussi à vaincre la COVID-19 après que l’homme qui a été hospitalisé pendant deux mois eut frôlé la mort et passé 30 jours dans le coma, intubé en raison des ravages de la maladie.
« À l’hôpital, certains l’ont surnommé le miraculé. [...] Le médecin n’en revenait même pas qu’il se soit remis de ça », raconte la femme de Michel Lapierre, Colette Labelle.
Le couple qui célébrera son 50e anniversaire de mariage en décembre a été frappé de plein fouet par le nouveau coronavirus le 23 mars dernier.
Éprouvant une grande fatigue et ayant même de la difficulté à se lever du lit, le couple s’est rendu à l’hôpital Cité-de-laSanté, à Laval.
« Lui, il toussait. Pas moi. [...] Il a été intubé tout de suite parce qu’il faisait une pneumonie. Moi, on m’a retournée à la maison avant de me demander de revenir en ambulance pour que j’aille passer de nouveaux examens et j’ai finalement été hospitalisée pour la nuit », relate Mme Labelle.
DES MOMENTS DIFFICILES
Si la guérison s’est relativement bien passée pour la femme de 67 ans, celle de son mari de 72 ans a été tumultueuse.
M. Lapierre a été plongé dans le coma et intubé pour l’aider à respirer pendant 30 jours. À un moment, on ne lui donnait que 20 % de chance de survie.
« Ce n’était pas évident, mais comme je ne le voyais pas, on dirait que c’était moins pire. Mais quand on m’a appelée pour me dire qu’il avait peu de chance de survivre, je suis sortie de la maison en hurlant. Les voisins se demandaient ce qu’il se passait », se souvient Mme Labelle.
Après 30 jours d’intubation, on a expliqué à Mme Labelle qu’il fallait retirer l’assistance respiratoire pour éviter des dommages trop sévères.
Finalement, contre toute attente, M. Lapierre s’est mis à respirer par lui-même.
« Michel, c’est un homme, un vrai. Il a toujours travaillé très fort. C’est un camionneur indépendant qui travaille encore entre 45 et 50 heures par semaine. Debout à 4 h 40 le matin pour éviter le trafic », relate Mme Labelle pour tenter de s’expliquer comment l’homme qu’elle aime s’en est sorti.
LONGUE RÉCUPÉRATION
La partie n’est tout de même pas gagnée pour M. Lapierre, qui a toujours été en bonne santé et qui n’avait jamais été hospitalisé.
« Pour chaque journée dans le coma, il faut prévoir une semaine de réadaptation, nous a-t-on expliqué », précise Dominique Lapierre, la fille du couple, qui tient à saluer la force de caractère de son père et le travail du personnel de la Cité-de-la-santé.
Le père de famille a dû se réhabituer à manger, et doit maintenant réapprendre à marcher tout en continuant de lutter contre la COVID-19.
« Quand j’ai appris que je n’avais plus le virus, ça m’a donné un regain de vie. C’était assez démoralisant de me voir dans cet état. Je n’avais pas le coeur à la rééducation et le temps est long à regarder les murs de la chambre. Mais là, je me suis donné un coup de pied au derrière et ça va mieux », confie M. Lapierre.
L’aîné d’une famille de 15 enfants est un homme de peu de mots et n’a pas l’habitude de parler de ses émotions.
« C’est sûr que je ne voulais pas partir [mourir]. Et là, ma motivation, ç’a été de pouvoir revoir ma femme et ma fille chez nous », poursuit M. Lapierre.
ÊTRE AVEC LES SIENS
Celui qui a été surnommé le miraculé de la Cité-de-la-santé a finalement obtenu son congé de l’hôpital jeudi dernier après plus de deux mois d’hospitalisation et a pu retourner à sa maison du secteur SainteRose, à Laval.
« Ce n’est pas toujours facile. Il a besoin de beaucoup d’aide, mais il est là », se réjouit Mme Labelle au sujet de son mari qui poursuit sa réadaptation à la maison.
M. Lapierre pourra maintenant prendre du temps avec sa femme et leur fille.
Cette idée revient souvent quand on discute avec l’homme qui a frôlé la mort et qui parle maintenant de prendre sa retraite après l’épreuve, mais surtout la victoire qu’il a vécue.