Le bonheur est dans le potager
Depuis mars, on parle de nourriture plus que trois fois par jour.
On parle de celle que l’on mange trop et qui attire des critiques à Martin Matte. On parle de celle qu’il faut sortir chercher – parcours du combattant – et qu’on se demande s’il faut la désinfecter. On parle du pain qu’on fait cuire à la maison, pratique moins populaire avec la canicule. On parle de celle qui va pourrir dans les champs si les travailleurs étrangers et les bénéficiaires de la PCU n’arrivent pas à la rescousse.
CONTINUUM ALIMENTAIRE
Parlons de la nourriture que l’on peut faire pousser chez soi.
L’affluence dans les jardineries n’en dément pas : nous sommes plusieurs à nous être mis aux semis, à l’empotage et à l’arrosage pour passer le temps pendant le confinement. Les asperges du Québec se sont fait attendre dans les épiceries ? Les tomates de chez nous poussaient pendant ce temps dans les arrière-cours, les parcelles de jardins communautaires et les pots de balcons.
Évidemment, baser une stratégie de souveraineté alimentaire sur la production à domicile, ce n’est pas très réaliste à long terme. Pour plusieurs personnes, dont je suis, c’est davantage un loisir qu’une stratégie d’approvisionnement.
Ça serait toutefois intéressant de mesurer le potentiel que ça pourrait avoir dans le continuum alimentaire qui comprend les épiceries et les grossistes, mais aussi les fermiers de familles avec leurs paniers à domicile et les marchés publics.
LA VALEUR DES ALIMENTS
En plus, ça permet de se sensibiliser, en même temps que les enfants, à la valeur des aliments. À la minutie et à l’attention qu’il faut pour mener à terme la botte de fines herbes qu’on laisse trop souvent pourrir dans le fond du frigo quand elle n’a coûté que quelques sous à l’épicerie.
Ne doutez pas que de servir à ceux qu’on aime des courgettes que l’on a parties d’un plant, c’est du bonheur pas trop chérant, sorti direct du potager.