Trudeau, le maître des illusions
Face au constat horrifiant des Forces armées canadiennes dans les résidences pour personnes âgées en Ontario, Justin Trudeau a encore une fois évoqué l’importance d’un débat national.
Des réformes importantes s’imposeront. Des enjeux éthiques, moraux, financiers doivent être débattus.
Mais même cette litanie d’horreurs n’a pas suffi à rappeler formellement le Parlement à Ottawa.
Pandémie et urgence nationale obligent, on réglera ça plus tard.
Décidément, la COVID-19 a le dos large.
LE FAUX PARLEMENT
Voyez-vous, la COVID-19 a permis à Justin Trudeau de se transformer en maître des illusions.
Il vante les vertus de la démocratie, mais l’étouffe du même coup.
Les ministres se prêtent au jeu de la période des questions quatre jours par semaine, alors que le Parlement ne siège pas.
Car c’est dans le cadre d’un « comité spécial de la COVID-19 » que ces faux débats ont lieu.
Parle, parle, jase, jase. Mais sans votes, sans projets de loi, sans motions d’opposition, sans questions écrites qui forcent le gouvernement à lever le voile sur ses manoeuvres de coulisse.
Les vrais leviers de l’opposition, essentiels en temps de gouvernement minoritaire, lui ont tous été retirés.
Il reste du vent pour donner l’impression aux Canadiens que ce gouvernement élu avec seulement
33 % des voix ne gouverne pas avec un chèque en blanc.
L’illusion est presque parfaite.
AU DIABLE LA DÉPENSE
Tout ça parce que le NPD a vendu sa balance du pouvoir pour une bouchée de pain, la promesse de 10 jours de congé de maladie payés qu’aucun premier ministre provincial ne réclame, sauf celui de la Colombie-britannique.
Face à la levée de boucliers des provinces, sans surprise, Ottawa évoque maintenant d’assumer les coûts d’une telle mesure.
Combien ça coûtera ? Qui sait. Une goutte de plus dans l’océan des dépenses engendrées par la pandémie. Comment être contre la vertu ?
Faut-il rappeler qu’aucun budget n’a encore été présenté depuis que le gouvernement Trudeau a été élu. Aucune mise à jour de l’état des finances publiques n’est prévue.
Tout au plus aurons-nous droit à un nouvel estimé des dépenses qui sera voté en juin après 4 heures de débat.
Quatre heures pour approuver des centaines de milliards de dollars !
Ça en dit long sur la valeur qu’accorde ce gouvernement au débat démocratique dont il se présente en grand défenseur.
Finalement, le Parlement fédéral aura siégé moins de 50 jours en un an.
Faut croire que la démocratie n’est plus jugée comme un service essentiel.
Quoi qu’en dise Justin Trudeau, les travaux du Parlement sont une parodie de la démocratie