Le Journal de Quebec

Une occasion de tester une nouvelle discipline

Le basketball libre 3 contre 3 pourrait faire patienter les adeptes de ce sport

- ROBY ST-GELAIS

Les fédération­s sportives qui gèrent les sports d’équipe se creusent les méninges depuis le début de la pandémie pour redécoller le plus rapidement possible tout en respectant les mesures d’hygiène. Intégré depuis peu au programme olympique, le basketball à 3 contre 3 pourrait faciliter la relance des adeptes du ballon orange.

Si le gouverneme­nt refuse pour l’instant de s’avancer sur une date de reprise pour les sports collectifs, ça n’empêche pas les dirigeants de Basketball Québec de songer à toutes sortes de scénarios pour permettre à ses adeptes de reprendre le collier rapidement. Le 3 c. 3 se joue à un seul panier et à l’extérieur essentiell­ement. Seul problème à l’horizon : les règles de distanciat­ion physique.

« Il va falloir penser en dehors de la boîte et se réinventer […]. Les normes de distanciat­ion physique et de sécurité auront changé selon l’évolution de la situation dans les prochains mois si ça prend une tangente positive. Le 3 c. 3 est une option intéressan­te et ça ne dénaturera pas notre sport », estime le directeur général de la fédération provincial­e, Daniel Grimard, en entrevue téléphoniq­ue avec Le Journal.

Le DG souligne que de nombreux paniers mobiles sont apparus dans les rues de son quartier au cours des dernières semaines. Selon lui, cela montre bien que la pratique du basketball pourrait gagner en adeptes dans la situation actuelle.

« C’est une opportunit­é pour les jeunes de faire du basket libre, et ça, c’est bon pour leur développem­ent. Ils entretienn­ent leur amour pour le basket. C’est probableme­nt une période très bonne pour le basket », soutient M. Grimard.

SPORT URBAIN

Instigateu­r de la venue d’une étape de la Série mondiale à 3 contre 3 à Montréal en septembre dernier, Patrice Brunet abonde dans le même sens.

« À 3 c. 3, tu n’as besoin que de six joueurs. Ce qui est extraordin­aire, c’est que tu peux jouer dans ta rue ou devant chez toi, avec ta famille et les voisins si les mesures le permettent. Et ça prend un [panier de] basket portatif. On démocratis­e le basketball et on le rend plus accessible à tous », mentionne le président d’événements Tricon.

L’arrêt du circuit mondial de la FIBA dans la métropole québécoise cette année est toujours prévu au calendrier à l’heure actuelle, les 5, 6 septembre, mais ses organisate­urs n’écartent pas la possibilit­é de repousser l’événement à l’automne. L’an dernier, l’événement organisé sous le pont Jacques-cartier avait connu un franc succès.

« S’il y a des mesures de quarantain­e obligatoir­e [pour les joueurs étrangers] ou que les frontières sont fermées, ce sera impossible de tenir l’événement. On regarde ça avec beaucoup de prudence et il va falloir prendre une décision d’ici le mois de juillet », assure M. Brunet.

DES DOUTES

Pour l’entraîneur-chef du club masculin du Rouge et Or de l’université Laval, Nathan Grant, il est impensable d’évoquer des matchs à effectifs réduits en raison des mesures actuelles. Il aimerait toutefois que les entraîneme­nts en petits groupes soient autorisés.

« Qu’on soit trois contre trois ou un contre un, avec la règle du 2 m, on ne peut pas jouer […] Cela dit, on peut facilement avoir un ou deux athlètes par panier qui font du développem­ent. Ça ne nous empêche pas d’avoir des athlètes en gymnase pour se développer, par exemple durant un bloc de 45 minutes. Des choses comme ça devraient être mises en place pour nous. »

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP En attendant que les normes s’assoupliss­ent dans la pratique des sports collectifs au Québec, le basketball libre trois contre trois à l’extérieur pourrait gagner des adeptes, comme le pratiquent déjà ces joueurs parisiens.

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