Air Transat débordé par le flot de demandes
Des clients qui ont vu leur vol annulé à cause de la pandémie ne réussissent pas à parler à quelqu’un chez Air Transat pour savoir comment ils pourront utiliser bientôt leur crédit voyage.
Pour que ce crédit soit octroyé, le client doit réussir à parler à quelqu’un du service à la clientèle. Or, il semble que le transporteur aérien n’arrive pas à répondre au volume d’appels et de courriels.
Joint samedi, Transat n’a pas émis de commentaires.
« Nous n’avons aucune info concernant le fameux crédit voyage. Je leur écris tous les jours et quand je les menace d’entamer des procédures judiciaires, ils ne me répondent plus », souligne Fred Gaudin, sans réponse de Transat depuis le 25 juin.
Après un séjour de trois ans au Québec, le Français d’origine devait retourner auprès des siens en avril, quand la pandémie a tout chamboulé.
Transat reprendra quelques liaisons à compter du 23 juillet, mais pour Fred Gaudin, c’est trop tard. Sans emploi et devant quitter son appartement à Montréal, il est reparti à Marseille à la fin mai, déboursant 1100 $ pour un billet d’avion avec une autre compagnie aérienne.
Il aurait droit à un crédit voyage de Transat, mais il préférerait obtenir un remboursement, ce que l’entreprise québécoise, comme une bonne partie des transporteurs au pays, refuse.
DES RÈGLES IMPOSSIBLES
Mélanie Lampron aimerait elle aussi obtenir un remboursement complet du billet plutôt qu’un simple crédit voyage.
Elle a réussi à avoir un peu plus d’informations sur la manière dont s’appliquerait son crédit voyage et la première réponse de la compagnie aérienne l’a déroutée.
« J’étais censée aller me marier et on avait réservé pour un groupe. Transat me dit que pour avoir accès à mon crédit, il faudrait qu’on soit le même groupe à voyager ensemble. Mais comment réserver des vacances en même temps pour des personnes qui ne se connaissaient même pas entre elles » s’est insurgée la jeune femme de Mont-laurier.
POLITIQUES MODIFIÉES
Depuis, Transat a ajusté sa position et leur offre des crédits voyage individuels. Quoi qu’il en soit, Mme Lampron continue d’exiger un remboursement.
C’est que si elle prend le crédit voyage, qui est valable deux ans, elle craint de ne pas avoir le temps de l’utiliser, comme la situation financière de Transat est fragile. L’acquisition du fleuron québécois par Air Canada pourrait ne pas se concrétiser dans le contexte actuel.
« Quand ces grosses compagnies-là font faillite, elles sont rachetées, mais les dettes s’effacent. On perdrait nos crédits », s’inquiète Mélanie Lampron.