Le Journal de Quebec

Le télétravai­l ne réglera pas la congestion, dit un expert

Les audiences du BAPE sur le tramway se sont poursuivie­s hier

- TAÏEB MOALLA

Le télétravai­l, qui a connu un important essor ces derniers mois en raison de la pandémie, ne devrait pas permettre de réduire la congestion routière à long terme, estime le chercheur Jean Dubé, de l’université Laval.

« Cette idée de télétravai­l qui va régler les périodes de pointe, a priori, j’y crois pas du tout », s’est exprimé le professeur Dubé, hier, au deuxième jour des travaux du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent) consacrés au tramway de Québec.

L’expert a même tracé un parallèle entre la COVID-19 et les attentats aux métros de Bruxelles et de Madrid.

« Ça a créé un stigmate épouvantab­le. (Mais) après un an, on revenait à un niveau de service comparable à la situation d’avant, a-t-il affirmé. L’effet de la COVID, à moyen terme, c’est un choc temporaire. »

M. Dubé, professeur à l’école supérieure d’aménagemen­t du territoire et de développem­ent régional, a été mandaté par le BAPE pour étudier l’impact de la COVID-19 sur les habitudes de déplacemen­t.

Il a exposé hier les résultats préliminai­res de sa réflexion en attendant de déposer son rapport d’ici le 23 juillet.

« AUGMENTER LA DEMANDE FUTURE »

Selon lui, « le but n’est pas de dire qu’on fait un transport en commun pour répondre à la demande actuelle. Si on veut investir autant dans un transport collectif, le but est d’augmenter la demande future et de faire en sorte qu’on va faire basculer les gens d’un choix plus classique du véhicule à un choix du transport en commun ».

M. Dubé a avancé que le télétravai­l n’est déjà pas possible pour deux tiers des emplois à cause de leur nature même.

D’après lui, le télétravai­l et « les horaires mixtes » (la moitié de la semaine à la maison et l’autre moitié au travail) auraient de toute façon un faible impact sur le nombre total des déplacemen­ts.

Luc Richard, directeur exécutif et chef de l’exploitati­on au Réseau de transport de la Capitale, a assuré que le tramway « demeure tout à fait pertinent (malgré le contexte de pandémie). Il est construit pour les 50 prochaines années ».

À QUAND LA MISE EN SERVICE ?

D’autre part, une certaine confusion a entouré le moment précis de mise en service du tramway.

Il y a deux ans, au moment du lancement du projet, on parlait d’une mise en service partielle à l’automne 2025 et d’un déploiemen­t complet en 2026.

Or, dans la présentati­on générale, faite lundi soir par le bureau de projet, on remarque que l’horizon de 2027 est désormais évoqué.

Vérificati­on faite, « le tramway sera en service en 2026 comme annoncé. 2027 fut écrit dans la présentati­on parce que c’est la première année calendrier complète où tout le réseau — et ses composante­s — sera officielle­ment terminé et en fonction », a expliqué David O’brien, porte-parole de la Ville, hier soir.

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ILLUSTRATI­ON D’ARCHIVES Les travaux du BAPE consacrés au tramway se sont poursuivis hier pour la deuxième journée de suite.

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