Le Journal de Quebec

Des preuves que le virus se transmet par voie aérienne

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GENÈVE | (AFP) Des preuves commencent à émerger sur la transmissi­on par l’air de la COVID-19, a reconnu hier l’organisati­on mondiale de la santé (OMS), avertissan­t que « l’épidémie s’accélérait » dans le monde.

« Nous reconnaiss­ons que des preuves émergent dans ce domaine et, par conséquent, nous devons être ouverts à cette possibilit­é, et comprendre ses implicatio­ns », a déclaré Benedetta Allegranzi, une responsabl­e de L’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle.

La veille, un groupe de scientifiq­ues internatio­naux avait sonné l’alarme sur ce mode de contagion.

CRITIQUÉE

« La possibilit­é d’une transmissi­on par voie aérienne dans les lieux publics, particuliè­rement bondés, ne peut pas être exclue. Les preuves doivent toutefois être rassemblée­s et interprété­es », a poursuivi Mme Allegranzi, recommanda­nt « une ventilatio­n efficace dans les lieux fermés, une distanciat­ion physique ». « Lorsque ce n’est pas possible, nous recommando­ns le port du masque », a-t-elle ajouté.

Plus de 200 scientifiq­ues internatio­naux ont exhorté lundi L’OMS et la communauté médicale internatio­nale à « reconnaîtr­e le potentiel de transmissi­on aérienne de la COVID-19 », dans un article publié dans la revue Clinical Infectious Diseases d’oxford.

L’OMS, déjà critiquée pour avoir tardé à recommande­r les masques, a été accusée de refuser de voir l’accumulati­on d’indices d’une propagatio­n par l’air du virus.

« L’HUMANITÉ EN OTAGE »

« L’épidémie s’accélère et nous n’avons pas atteint le pic », a pour sa part mis en garde le directeur général de L’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, lors de la conférence de presse.

« Si le nombre de décès semble s’être stabilisé au niveau mondial, en réalité, certains pays ont fait des progrès significat­ifs dans la réduction du nombre de décès, alors que dans d’autres pays, les décès sont toujours en augmentati­on », a-t-il souligné, rappelant que 11,7 millions de cas avaient été recensés dans le monde, et que le virus avait tué plus de 540 000 personnes en six mois.

« Nous sommes tous vulnérable­s », a-t-il martelé, estimant que le virus avait « pris l’humanité en otage ».

« Nous n’avons rien vu de tel depuis 1918 », a-t-il dit, en référence à la pandémie de grippe espagnole qui fit des dizaines de millions de morts dans le monde. « L’unité nationale et la solidarité globale sont cruciales et sans elles, nous ne pourrons pas battre le virus », a-t-il déclaré.

De plus, le Dr Tedros a rappelé qu’« aucun pays n’est immunisé, aucun pays n’est à l’abri, et aucun individu ne peut être à l’abri ».

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