Le Journal de Quebec

Le Nouveau-brunswick l’empêche de voir son fils

Une mère n’a pu récupérer son fils en garde partagée en raison de nouvelles règles à la frontière avec le Québec

- CATHERINE BOUCHER

TROIS-PISTOLES | Les dernières réglementa­tions au barrage de la frontière du Nouveau-brunswick donnent des maux de tête à bien des parents en situation de garde partagée.

Karine Vincent, une mère du Bas-saintlaure­nt, n’a pas réussi à récupérer son fils dimanche dernier, malgré l’entente à l’amiable avec son ex-conjoint, puisqu’elle ne dispose pas d’une ordonnance de la cour ni d’un avis notarié. Elle a dû rebrousser chemin, sans savoir quand elle pourra revoir son fils.

Elle avait pourtant l’habitude, depuis le début du confinemen­t, de récupérer son enfant au point de contrôle dans une zone neutre, sans problème. Cependant, dimanche dernier, les consignes avaient changé et le discours des policiers s’avérait contradict­oire.

DISCOURS CONTRADICT­OIRES

« L’un d’entre eux m’a dit que c’était une nouvelle règle, qu’on ne pouvait plus le faire. Un autre m’a dit que depuis un mois et demi, c’était impossible de le faire et il ne me croyait pas que je l’avais déjà fait », relate Mme Vincent, qui habite Trois-pistoles.

La seule solution envisageab­le à court terme serait que son ex-conjoint traverse la frontière afin d’aller porter l’enfant à sa mère. Cependant, il devrait se soumettre à une quarantain­e de 14 jours à son retour chez lui, ce qui l’empêcherai­t de retourner au travail pendant deux semaines.

« J’ai entendu d’autres histoires de ce genre, je pense que je ne suis pas la seule à vivre ça. Je trouve ça absurde parce qu’on prône la santé physique, mais on va jouer dans la santé mentale de nos enfants », dénonce-t-elle.

Pour tenter d’avoir des réponses à ses questions, Karine Vincent a d’abord appelé le gouverneme­nt du Nouveau-brunswick, qui lui a mentionné qu’un baptistair­e de l’enfant ainsi qu’une preuve de résidence du conjoint s’avéraient suffisants.

DÉMARCHES COMPLEXES

Cependant, le discours est complèteme­nt différent au point de contrôle. Elle a ensuite été dirigée vers la Croix-rouge, qui l’a orientée vers la sécurité publique, pour aboutir au centre d’urgence de la province. La réponse est claire : impossible de traverser la frontière pour récupérer l’enfant sans une ordonnance de la cour ou une entente du notaire.

Or, les démarches pour se procurer ce genre de document peuvent prendre des délais importants en raison de la pandémie, sans compter les frais qui s’appliquent.

« Si d’ici une semaine ou deux ça ne change pas, je pense que je vais aller m’installer au point de contrôle et je vais y rester jusqu’à ce que ça change. J’espère voir d’autres parents qui vivent des situations comme ça s’exprimer. J’aimerais que le gouverneme­nt du Québec aussi s’exprime là-dessus, peut-être même au niveau du fédéral », s’insurge-t-elle.

Un appel a été effectué au bureau du premier ministre du Nouveau-brunswick afin d’éclaircir cette affaire.

L’équipe de TVA Nouvelles demeure dans l’attente d’une réponse.

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CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES Karine Vincent, une mère du Bas-saint-laurent dont l’ex-conjoint réside au Nouveaubru­nswick, multiplie les démarches afin de revoir son fils le plus tôt possible.

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