Nos colons…
C’est le mot qui me vient en tête quand je vois ces gens s’agglutiner sur le pont de leurs chics embarcations, barbecues fumants et bières à la main, près des îles de Boucherville, une vision qui en a choqué plusieurs, dont moi.
Ces voisins « YOLO » incapables de respecter les directives de distanciation sociale devront se réveiller. Outre l’image de leur petit luxe tapageur et cette empreinte climatique indélébile, ce qui se passe sur ces bateaux se propage bel et bien dans la communauté. Ces petits-fils et petites-filles, inconscient.e.s de l’opulence qui les entoure, mettent à risque la vie de parents et grands-parents qui ont pavé la voie devant eux et qui ont mené cette Révolution tranquille qui a défini le Québec.
DÉSINVOLTURE ?
Cette insouciance est une insulte à la mémoire de nos ancêtres, de ces colons qui ont bâti ce pays, ont défriché des terres de roches et bâti leurs maisons de leurs propres mains.
C’est comme si on criait : « Party !! » (dixit Gaby Gravel) à ces immigrants de l’époque qui affrontaient la mer en quittant l’europe, mettant tout derrière pour traverser vers ce Nouveau Monde.
Combattant le froid mordant de l’hiver pour enfin vivre les plus beaux étés du monde (dixit Dany Laferrière).
Ce n’est pas un film, ça, c’est notre histoire.
Des convictions, des idéaux de société que tant de contemporains ont continué de bâtir à coups de sacrifices. De nos militaires qui ont défendu la démocratie lors des grandes guerres mondiales, à ceux et celles venu.e.s prêter main-forte dans nos CHSLD.
Faire de ce territoire un nouveau Nouveau Monde (dixit Fred Pellerin).
Des efforts déployés par nos travailleurs essentiels, du commis d’épicerie à cette serveuse de restaurant qui nettoie les surfaces en chantonnant, qui accueille ses clients de fin de semaine, avec son plus beau sourire derrière sa visière, et qui, en plus, passe sa semaine en formation pour prendre soin de nos aînés en CHSLD.
LE MEILLEUR DE NOUS-MÊMES
On peut dire que la pandémie aura certes révélé de nombreuses lacunes dans notre société, mais elle aura aussi globalement fait ressortir le plus beau de chacun de nous. Du moins jusqu’à tout récemment.
Imaginez la frustration de nos anges gardiens qui s’éreintent depuis l’hiver pour gérer la santé publique et soigner les malades à bout de bras et qui voient ces grands ados incapables de réprimer ce besoin de fêter. De fêter quoi ? Leur chance ?
C’est le temps de se rappeler les propos du président Kennedy : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
Plusieurs Québécoises et Québécois rêvent d’un pays. Un pays, c’est d’abord une communauté de citoyens qui se regroupent et mettent leurs forces en commun pour bâtir un milieu de vie.
Des citoyens solidaires, qui assument leurs responsabilités, tendent la main aux moins chanceux, contribuent à l’effort collectif, accueillent les nouvelles recrues, et surtout, aujourd’hui, respectent les consignes de la santé publique.