Les étés à taper dans le ballon
Chaque fois que le mois de juillet se pointe, les étés de mon adolescence me reviennent en tête.
J’ai 12 ans, et tout tourne autour du soccer. On s’appelait les Olympiques ; on était une dizaine de petits culs de ma belle banlieue de Repentigny, réunis ensemble chaque été.
TOURNOIS
Avec cette équipe, il y avait d’abord les tournois. Boisbriand, Granby, Sainte-foy, Victoriaville…
C’était toujours le même rituel : rendez-vous à 7 h le matin, dans un stationnement, style Tim Hortons, pour que tous les joueurs arrivent en même temps au terrain.
On arrivait assez tôt dans la ville hôte, dans le brouillard des matins estivaux, juste à temps pour se mouiller les pieds sur la pelouse encore couverte par la rosée.
Parents, anciens joueurs, vous vous remémorez l’odeur du terrain, n’estce pas ?
Puis, le coup de sifflet lançait la fin de semaine et on espérait jouer jusqu’au dimanche après-midi, à la finale, épuisés comme jamais.
On finissait toujours par gagner. Non pas par talent, mais parce qu’on se donnait corps et âme.
COACH
Il y avait un peu de notre coach là-dedans. Pierre Bouchard, qu’il s’appelait, était aussi accompagné de Pat et Denis.
Le genre qui t’enseigne plus que la façon de frapper la balle ou des tactiques spéciales.
Il nous apprenait à être de bons petits hommes, des travaillants, des gentlemans dans la victoire comme dans la défaite. Des apprentissages encore en nous aujourd’hui.
Mais il y avait surtout l’équipe, les surnoms : Boutch, Sam, JM, Sirois, Mick, Rioux…
On grandit, on se perd de vue, mais chaque fois que je croise un ancien coéquipier, une complicité dans le regard nous relie.
Parce que nous avons passé tous ces étés à taper dans le même ballon.
Et quand je pense à notre été, je me dis qu’il faudra laisser courir et s’exprimer les jeunes, car c’est aussi en tapant dans le ballon qu’on apprend la vie.