Le Journal de Quebec

La nouvelle ligne aérienne submergée de candidatur­es

Le nouveau transporte­ur québécois dit vouloir offrir un « bon service, au juste prix »

- MARTIN JOLICOEUR

Signe évident d’un effritemen­t du marché de l’emploi, l’annonce de la création D’OWG hier, cette nouvelle société aérienne québécoise sensée faire concurrenc­e à Air Transat et Sunwing, aura entraîné une marée de candidatur­es.

En fin de journée hier, moins de 12 heures après son annonce officielle, Nolinor Aviation, cette société à l’origine D’OWG, avait déjà reçu près de 350 candidatur­es de profession­nels d’expérience.

« Je vous confirme qu’il n’y a plus de pénurie d’emploi, affirme son président, Marco Prud’homme, impression­né tant par le nombre que par la qualité des candidatur­es reçues. Le résultat, à son avis, des centaines de mises à pied annoncées ces dernières semaines dans la foulée de la pandémie.

« Nous sommes habitués à recevoir des CV de pilotes et d’agents de bord. Mais là, c’est une tout autre chose ; on en reçoit de personnels de direction, de spécialist­es de la gestion des revenus, d’autres de la gestion des rampes, de manutentio­nnaires… L’éventail de ce que l’on reçoit est impression­nant. »

UN MOMENT PROPICE

Tandis que l’industrie aérienne traverse la pire crise de son histoire, l’entreprise de Mirabel, spécialisé­e dans les vols nolisés et cargo, a procédé au lancement hier d’une nouvelle compagnie aérienne régulière vouée au transport de vacanciers vers le sud, comme le font déjà plusieurs autres, aujourd’hui toutes en difficulté.

Le président de Nolinor jure ne pas miser sur la disparitio­n de l’un ou l’autre de ses futurs concurrent­s pour se tailler une place dans l’industrie.

« Nous ne souhaitons de malheur à personne, dit-il. Mais nous croyons quand même le moment propice au lancement de ce projet en préparatio­n depuis deux ans. »

Au cours de la dernière année, l’entreprise a acquis trois Boeing 737-400. Ses troupes travaillen­t à les modifier afin de leur donner une configurat­ion, dite économique, de 158 passagers. À terme, chaque avion comptera 25 rangées de six sièges, séparés par une allée centrale.

PRÊT AU PIRE SCÉNARIO

L’entreprise refuse pour l’heure de préciser quelles destinatio­ns soleil elle entend offrir. Ces informatio­ns doivent être dévoilées dans les prochaines semaines.

Nolinor refuse de jouer la carte des prix les plus bas, stratégie de nombre de transporte­urs low cost. « La guerre de prix, à laquelle se sont livrés la plupart des transporte­urs, n’a été bonne pour personne. Nous en voyons les résultats aujourd’hui. »

Il affirme au contraire vouloir se distinguer par un bon service, offert pour un « juste prix ». « À un moment, il y a un minimum qu’il faut offrir. On ne peut pas tout couper. »

Et si la pandémie devait empêcher ses premiers vols, comme prévu cet automne ? M. Prud’homme fait mine de ne nourrir aucune inquiétude. « Ça ne changerait rien, répond-il. Nous avons conçu ce projet en fonction des pires scénarios. Avec la COVID, on peut dire que le pire est arrivé. Mais nous sommes prêts et allons passer à travers.

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PHOTOS D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE ET COURTOISIE ?? « À voir les jeunes se regrouper sur les plages, je pense qu’ils sont prêts à voyager, malgré la pandémie », dit le président de Nolinor, Marco Prud’homme.
SOURCE : NOLINOR AVIATION PHOTOS D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE ET COURTOISIE « À voir les jeunes se regrouper sur les plages, je pense qu’ils sont prêts à voyager, malgré la pandémie », dit le président de Nolinor, Marco Prud’homme.

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