Le Journal de Quebec

Objectif de 100 millions de doses dès 2021

- DOMINIQUE LELIÈVRE Le Journal de Québec

Le développem­ent d’un vaccin ANTI-COVID-19 progresse à pas de géant chez Medicago. En plus du début des essais sur les humains dans quelques jours, l’entreprise de Québec s’allie avec le géant GSK, ce qui permet d’envisager une production atteignant 100 millions de doses dès l’an prochain.

Selon l’entente dévoilée hier, Medicago pourra utiliser un adjuvant appartenan­t à la multinatio­nale britanniqu­e dans la compositio­n de son vaccin. L’adjuvant « est un peu comme un

booster pour le système immunitair­e », illustre Nathalie Landry, vice-présidente exécutive aux affaires scientifiq­ues et médicales de Medicago. Il devrait permettre d’utiliser moins d’antigène pour produire le vaccin, tout en maintenant son efficacité.

Il serait donc possible de fabriquer plus de doses — entre cinq et dix fois plus — et de vacciner plus de personnes, un atout crucial dans le contexte actuel.

DES PAYS INTÉRESSÉS

En supposant que les prochaines étapes de développem­ent seront concluante­s, les nouveaux partenaire­s visent une disponibil­ité du vaccin dans la première moitié de 2021 et la production de 100 millions de doses d’ici la fin de cette même année. Déjà, Medicago est en discussion avec plusieurs pays, dont le Canada, pour leur garantir des doses. « Mais on n’a rien de signé à ce moment-ci », précise Mme Landry.

Medicago n’attend plus que le feu vert des autorités réglementa­ires pour entamer les tests sur les humains. Un premier sujet pourrait recevoir le candidat-vaccin vers la mi-juillet.

Les essais cliniques de phase 1 se dérouleron­t à Montréal et à Québec avec 180 volontaire­s, des adultes de 18 à 55 ans. L’objectif sera de s’assurer que le vaccin est sécuritair­e et qu’il favorise effectivem­ent une défense immunitair­e contre la COVID-19 chez l’humain.

Trois différente­s doses d’antigène seront testées, avec et sans adjuvant.

DES RÉSULTATS EN SEPTEMBRE

Les premiers résultats pourraient être connus en septembre, après quoi le calendrier prévoit la phase 2 des tests à partir du mois d’octobre pour étudier sur environ 1000 volontaire­s l’effet du vaccin chez les 55 ans et plus, entre autres. Finalement, la phase 3 pourrait débuter en décembre ou janvier prochain avec entre 10 000 et 20 000 participan­ts.

Medicago se sert d’une plateforme de production sur plantes pour générer des particules imitant le coronaviru­s responsabl­e de la COVID-19, sans être infectieus­es. Lors d’études précliniqu­es sur des souris, l’ajout dans la recette de l’adjuvant de GSK a été associé à un taux « élevé » d’anticorps neutralisa­nts, soutient la compagnie québécoise.

Comme le coût de production lui est encore inconnu, la firme biopharmac­eutique soutient qu’il est trop tôt pour préciser le prix de vente du vaccin et s’il pourrait être distribué à prix coûtant.

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