TRUMP N’EST PAS ENCORE BATTU
Il serait tentant d’enterrer Donald Trump. À 12 semaines des élections présidentielles, le président américain accuse un important retard de 9 points de pourcentage sur son adversaire démocrate Joe Biden, selon un sondage Léger Le Journal
TVA- Las Vegas Review Journal.
Aucun président sortant, dans les 50 dernières années, n’a réussi à combler pareil retard pour finalement l’emporter, rappelle le sondeur Jean-marc Léger.
Mais Donald Trump est une bête à part qui a redéfini la politique américaine au cours des 4 dernières années. Il peut aussi compter sur un solide bloc d’appuis de fidèles.
« C’est plus serré qu’on le pense, soutient en entrevue M. Léger. Les gens pensent que c’est terminé, que Donald Trump va se faire battre. Mais non, il a quand même des appuis importants. Il y a des gens qui croient en lui comme jamais. C’est comme une secte autour de lui. »
CONDITIONS PERDANTES
Donald Trump obtient toujours l’appui de 42 % des électeurs américains, 9 points derrière Joe Biden, à 51 %.
Cet écart peut sembler insurmontable, mais M. Léger fait remarquer que M. Trump demeure très populaire malgré les crises sociales et économiques qui ont ponctué son mandat.
Seulement dans la dernière année, l’administration Trump a affronté une pandémie, une crise financière et des émeutes raciales.
« Ce sont des conditions perdantes pour Trump. La pression est forte. Tous les indicateurs sont là pour qu’il perde. Malgré tout cela, il est toujours à 42 % », observe M. Léger.
« Si c’était un président normal, on dirait qu’il est battu, qu’il est trop loin derrière. Mais avec Trump, il n’y a rien de normal », insiste-t-il.
Il n’en demeure pas moins que la pente est abrupte pour Trump. Le taux d’indécis est plutôt faible et ce dernier traîne de la patte dans six États clés, soit dans le Wisconsin, la Pennsylvanie, le Michigan, la Floride, la Géorgie et l’arizona.
ÉLECTION ENLEVANTE
Peu importe son résultat, la présidentielle américaine risque de se terminer dans « une explosion », prédit le sondeur d’expérience.
Trump a déjà commencé à laisser entendre qu’il pourrait ne pas reconnaître le résultat du scrutin.
Il a aussi l’habitude de fabriquer de toutes pièces des « crises », comme durant le mi-mandat, en 2018. Les républicains avaient martelé à l’époque que les États-unis étaient en proie à un envahissement d’une caravane de migrants.
« Il ne faut pas s’attendre à une élection tranquille », résume M. Léger.
MÉTHODOLOGIE
Ce sondage web a été réalisé par Léger auprès de 1202 Américains de plus de 18 ans, sélectionnés à partir du panel représentatif LEO (Leger Opinion), du 4 au 7 août 2020.