Le tramway perd des plumes
Le projet de tramway de Québec a perdu bien des plumes, ces derniers mois, dépouillé de plusieurs éléments majeurs dont sa portion trambus, mais surtout coincé dans une spirale d’incompétence et de jeux de pouvoir.
Le projet de réseau de transport structurant, dont la pièce maîtresse est le tramway, a très mal paru tout l’été, et particulièrement lors des audiences du BAPE. L’incompétence et le manque de leadership se sont révélés de tous bords tous côtés.
Ces derniers mois, la Ville a dû réduire le projet de façon importante après avoir mal évalué les coûts. Le maire Régis Labeaume, censé être le premier ambassadeur du projet, a failli à la tâche en étant tantôt trop évasif, tantôt contrarié, voire même fâché de devoir répondre aux questions émanant tant du BAPE que des journalistes.
Quant au gouvernement du Québec, censé soutenir le projet, il n’a fait preuve d’aucune créativité ni d’ouverture pour en assurer la progression. Personne n’a levé le petit doigt pour réitérer la volonté d’aller de l’avant, bien au contraire.
DES REPROCHES
Les partis d’opposition à l’assemblée nationale n’ont d’ailleurs pas tardé à dénoncer ce manque d’appui. La semaine dernière, la chef libérale Dominique Anglade relevait avec raison le manque de leadership du gouvernement Legault dans le dossier. Elle reprochait aux élus caquistes de la région de Québec de se faire trop discrets.
Puis les deux élus de Québec solidaire en ont remis, hier dans une lettre envoyée aux médias, accusant le gouvernement Legault de tout faire pour couler le tramway. Personne ne veut d’un tramway au rabais, soutiennent-ils. Bien vu.
MANQUE DE COMMUNICATION
Il y a manifestement du grésil sur la ligne entre la Ville de Québec et le gouvernement Legault. Comment croire alors qu’on pourra arrimer adéquatement les projets de réseau de transport structurant et de troisième lien ?
Il n’est pas nécessaire de fusionner les deux bureaux de projets. Les décideurs ont toutefois le devoir de faire preuve de créativité et d’ouverture pour éviter qu’une enfilade de délais aient raison du tramway.
La pandémie ne doit pas faire oublier que l’on planifie, avec ce projet, pour les cinquante prochaines années. Si on gère les fonds publics de façon responsable, on évite d’axer les orientations et les choix sur un horizon de quelques années.
OFFRIR D’AUTRES OPTIONS
Le télétravail a la cote, présentement, mais ce n’est que temporaire et ça ne convient pas à une majorité d’emplois. On doit offrir d’autres options valables que l’automobile, si on ne veut pas se retrouver avec des problèmes de congestion majeurs à Québec, avec l’accroissement de la population.
On mérite mieux, à Québec, que des politiciens à courte vue. À voir évoluer le dossier, on peut se demander si le tramway ne deviendra pas la prochaine victime de cette malheureuse tendance.
L’incompétence et le manque de leadership se sont révélés de tous bords tous côtés.