Le Journal de Quebec

Chassée d’un magasin avec son fils de 2 ans

Les bambins n’ont pas à être masqués, selon des mères

- NORA T. LAMONTAGNE

Des mères de famille déplorent le zèle de certains commerçant­s qui leur ont refusé l’accès ces derniers jours parce que leur bambin ne portait pas de masque.

« Est-ce qu’on en est vraiment arrivés là ? » demande Natalie Dick, qui s’est fait mettre à la porte d’une épicerie d’aliments biologique­s de Montréal parce que son garçonnet n’avait pas de couvre-visage.

« Sur le coup, j’ai été vraiment surprise et fâchée, dit-elle, d’autant plus qu’elle avait pris soin de désinfecte­r les mains de son enfant à l’entrée. Je n’arrêtais pas de répéter : “il n’a que 2 ans” ! »

PAS OBLIGATOIR­E

Eva Gabizon a vécu une situation similaire dans un commerce de détail de Côte-saint-luc, sur l’île de Montréal, une des premières villes au pays à avoir rendu le port du masque obligatoir­e dans les lieux fermés.

« Une femme à l’entrée m’a dit qu’on ne pouvait pas entrer parce que mon fils de 3 ans ne portait pas le masque », relate-t-elle.

Bien que recommandé, le port du masque dans les endroits publics et les transports en commun n’est pas requis pour les plus jeunes enfants, indique-t-on au ministère de la Santé et des Services sociaux.

MAUVAISE COMPRÉHENS­ION

Un commerçant a néanmoins le droit d’appliquer des règles plus strictes que celles prévues, précise-t-on, estimant toutefois que de telles situations résultent probableme­nt d’une mauvaise compréhens­ion des mesures en vigueur.

« Le couvre-visage n’est pas obligatoir­e pour les moins de 10 ans en raison des connaissan­ces actuelles sur la transmissi­on du virus, qui montrent que les enfants sont moins susceptibl­es que les adultes de transmettr­e le virus », explique la porte-parole du ministère, Marie-claude Lacasse.

Il est difficile pour une enfant de 2 ou 3 ans de porter le couvre-visage de façon adéquate, notamment sans se toucher le visage, note-t-elle.

« Il y a une raison pour laquelle on ne met pas de masque à un enfant aussi jeune ! », insiste d’ailleurs Mme Dick, en référant à l’âge minimum de 12 ans imposé par le gouverneme­nt.

Un avis que partage Karon Vaus, mère monoparent­ale de Montréal, qui s’est vu interdire l’entrée dans un magasin, car ses enfants de 7 et de 9 ans ne portaient pas de couvre-visage.

« Je comprends la loi, je suis d’accord avec le port du masque. Mais ne pas pouvoir acheter des choses quand t’en as besoin, et que tu limites déjà tes sorties, c’est frustrant », témoigne celle qui souffre d’asthme.

Elle ajoute qu’elle ne pouvait pas laisser les enfants sans surveillan­ce dans la voiture, le temps de faire ses courses.

INCOHÉRENC­E

Malgré leur mésaventur­e, les trois mères insistent sur l’importance du masque pour les plus de 12 ans, tout en soulignant l’incohérenc­e de l’imposer à un bambin.

« Tout est nouveau. Les gens sont confus avec toutes ces nouvelles restrictio­ns », reconnaît Natalie Dick.

À compter du 24 août, l’âge minimum sera abaissé à 10 ans. En plus des transports en commun et des lieux publics fermés, le masque sera aussi obligatoir­e dans les écoles, à partir de la 5e année.

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PHOTO BEN PELOSSE Natalie Dick était surprise et fâchée de s’être fait mettre à la porte d’une épicerie parce que son fils de 2 ans, Georges, n’avait pas de couvre-visage.

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