Le Journal de Quebec

Accord « historique » entre les Émirats arabes unis et Israël

L’autorité palestinie­nne ordonne le rappel de son ambassadeu­r à Abou Dhabi

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DUBAÏ | (AFP) Les Émirats arabes unis et Israël ont convenu hier de normaliser leurs relations, dans le cadre d’un accord historique négocié par les États-unis et qui, une fois signé, ferait d’abou Dhabi la troisième capitale arabe seulement à suivre ce chemin depuis la création de l’état hébreu.

L’accord sera signé d’ici environ trois semaines à la Maison-blanche par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le prince héritier d’abou Dhabi, le cheikh Mohammed ben Zayed Al-nahyane, a annoncé hier Donald Trump.

Annoncé en premier par le président américain Donald Trump sur Twitter, cet accord verra Israël mettre fin à ses récents projets d’annexion en Cisjordani­e occupée, selon les Émirats. Mais le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n’a pas confirmé, loin de là : l’annexion de pans de ce territoire palestinie­n occupé est « reportée », mais Israël n’y a « pas renoncé », a-t-il précisé.

« Une ÉNORME avancée », a de son côté tweeté M. Trump, qui a loué un « accord de paix historique » entre « deux GRANDS amis » de Washington.

L’établissem­ent de relations diplomatiq­ues entre Israël et les alliés des États-Unis au Moyen-orient, y compris les riches monarchies du Golfe, est un objectif clé de la stratégie régionale de M. Trump pour contenir la République islamique d’iran, ennemi intime de Washington et de l’état hébreu.

« NOUVELLE ÈRE »

Depuis sa fondation en 1948, Israël a de son côté eu des relations tumultueus­es avec le monde musulman et arabe, et la signature de cet accord ferait des Émirats le troisième pays arabe seulement à entretenir des liens diplomatiq­ues avec lui, après les traités de paix conclus avec l’égypte (1979) et la Jordanie (1994).

Pour Benjamin Netanyahu, il s’agit d’un « jour historique », d’un accord qui représente une « nouvelle ère » pour le monde arabe et Israël.

L’autorité palestinie­nne de Mahmoud Abbas a, elle, qualifié de « trahison » l’accord de normalisat­ion et a appelé à une « réunion d’urgence » de la Ligue arabe pour le dénoncer. En guise de protestati­on, elle a aussi ordonné le rappel « immédiat » de l’ambassadeu­r palestinie­n à Abou Dhabi.

Dévoilé en janvier, un plan de M. Trump pour le Proche-orient, immédiatem­ent rejeté par les Palestinie­ns et critiqué par la communauté internatio­nale, avait offert à Israël la possibilit­é d’annexer des territoire­s et colonies juives de Cisjordani­e.

DEUX ÉTATS

L’accord est une « victoire » pour la diplomatie, a commenté l’ambassadeu­r des Émirats à Washington, Youssef al-otaïba, sur Twitter. « C’est une avancée pour les relations entre Israël et les pays arabes », a-t-il ajouté, soulignant que l’accord « préserve l’option de deux États (israélien et palestinie­n), défendue par la Ligue arabe et la communauté internatio­nale ».

Dans le même sens, le ministre d’état aux Affaires étrangères des Émirats, Anwar Gargash, a souligné que l’accord ouvrait la voie à l’option de deux États.

« La plupart des pays y verront une initiative courageuse pour garantir une solution à deux États, à l’issue de négociatio­ns », a-t-il déclaré en conférence de presse.

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PHOTO AFP Le président américain, Donald Trump, lors d’une réunion avec les dirigeants israéliens et émiratis annonçant un accord de paix pour établir des liens diplomatiq­ues entre Israël et les Émirats arabes unis, dans le bureau ovale de la Maison-blanche hier.

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