Le Journal de Quebec

L’effort n’est pas au rendez-vous

Un ancien v.-p. affirme que la SAQ n’en fait pas assez pour réduire les prix des produits

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

« S’IL Y A DES SURPLUS, C’EST LE TEMPS DE NÉGOCIER UN MEILLEUR PRIX. CE N’EST PAS TOUJOURS LE RÉFLEXE DE LA SAQ »

– Raymond Paré, ancien vice-président aux finances de la SAQ

Devant la nouvelle hausse de prix sur 3400 produits à la Société des alcools du Québec (SAQ), l’ex-viceprésid­ent aux finances, Raymond Paré, est d’avis que la société d’état pourrait faire davantage d’efforts pour offrir des tarifs plus bas aux consommate­urs québécois.

Durant son passage comme membre de la haute direction, soit de 2015 à 2017, M. Paré a notamment collaboré sur les trois diminution­s de prix qui avaient été offertes entre 2016 et 2017.

Le prix sur les vins les plus populaires vendus avait alors chuté de 1,40 $. L’objectif était de combler l’écart avec la Régie des alcools de l’ontario.

M. Paré, qui est aussi un ancien argentier de chez Couche-tard, avait remis sa démission en 2017 « pour explorer de nouveaux défis profession­nels ».

« Lorsque je suis arrivé à la SAQ, c’était, entre autres, pour aider l’équipe à optimiser l’organisati­on et à changer les procédures de négociatio­ns », raconte M. Paré. « C’était une structure irréaliste dans le retail », poursuit-il.

Aujourd’hui, il estime que la direction ne tire pas assez avantage de son pouvoir d’achat à travers le monde. La situation actuelle « devrait permettre des économies importante­s » pour les consommate­urs.

PAS ASSEZ DE PRESSION

« Avec son volume d’achat pour les produits courants, il faut absolument que la SAQ pousse ses prix à la baisse », répond-il, ajoutant qu’il faut parfois se tourner vers d’autres producteur­s ou pays pour obtenir de meilleurs tarifs.

M. Paré est d’avis que la société d’état se doit d’agir davantage comme une entreprise privée lors des négociatio­ns avec ses partenaire­s et ne pas avoir peur de la critique des agents, des producteur­s et du gouverneme­nt.

« Le réflexe d’un marchand est de renégocier ses contrats lorsque les conditions du marché changent. S’il y a des surplus, c’est le temps de négocier un meilleur prix. Ce n’est pas toujours le réflexe de la SAQ », dit-il.

L’ex-vice-président aux finances affirme que la société d’état est une « belle organisati­on » qui a toutefois besoin de continuer à optimiser sa structure. L’homme d’affaires précise ne pas être en faveur de la privatisat­ion.

RÉDUIRE LES DÉPENSES

Par ailleurs, selon M. Paré, qui possède maintenant une entreprise de constructi­on, il serait possible d’amputer à long terme encore 20 % à 25 % des dépenses dans l’administra­tion et à travers le réseau de la SAQ.

L’éditeur du site vinquebec.com, Marc André Gagnon, est aussi d’avis que les surplus de vins dans plusieurs pays européens, notamment en raison de la fermeture des restaurant­s, devraient faire plutôt plonger les prix.

Du côté de la SAQ, on assure négocier le plus serré possible avec les fournisseu­rs afin « d’offrir les prix les plus bas au Canada ».

La direction attribue ces nouvelles variations à l’augmentati­on de la taxe d’accise, aux fluctuatio­ns des taux de change de l’euro et du dollar américain, et aux demandes de modificati­ons des producteur­s.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Raymond Paré a fait partie de la haute direction de la SAQ, de 2015 à 2017. Durant cette période, trois diminution­s de prix ont été offertes.
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GAGNON
Éditeur de vinquebec.com
MARC ANDRÉ GAGNON Éditeur de vinquebec.com

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