Une visite familiale en blindé pour un policier
Un détour pourrait coûter cher à un membre de la SQ
La Sûreté du Québec a ouvert une enquête sur un membre de son Groupe tactique d’intervention (GTI) qui a eu l’idée saugrenue d’effectuer un détour en zone rouge à Lévis, mercredi, afin d’exhiber devant ses proches un camion blindé.
« Évidemment, pour nous, c’est contraire aux règles établies », déplore Hugo Fournier, lieutenant de la Sûreté du Québec (SQ). Il affirme que la Direction des normes professionnelles enquête sur les agissements du policier.
Mercredi, ce membre du GTI a eu le mandat de ramener à Saint-hubert, en Montérégie, l’imposant camion blindé noir. Ce dernier était chez un concessionnaire de Lévis pour un entretien mécanique.
Le déplacement du Thunder 2 que la SQ a acquis en 2018 pour la somme de 850 000 $ « était autorisé », assure le lieutenant.
ACCOLADES ET VISITE
Chemin faisant, plutôt que de s’acquitter uniquement de sa tâche, le conducteur a pris l’initiative de bifurquer de sa trajectoire.
Il a rendu visite à des membres de sa famille qui résident sur la Rive-sud de Québec « pour leur montrer l’engin ».
« Le fait qu’il y a eu une visite chez un proche est validé. Il nous l’a confirmé », affirme le porte-parole de la SQ.
Une fois sur place, le policier n’aurait pas respecté les règles sanitaires recommandées par la Santé publique, selon ce que rapportait hier la station de radio 98,5.
Il aurait étreint des membres de sa famille et les aurait fait pénétrer à l’intérieur du mastodonte. Toujours selon le 98,5, personne n’aurait porté le masque. La plateforme sur le toit du véhicule servant aux interventions en hauteur aurait aussi été déployée. Abasourdis, des gens du voisinage auraient transmis à la station montréalaise des clichés du surprenant passage de l’énorme blindé. « Qu’est-ce qu’il a fait ? Des poignées de mains ? Des accolades ? Ce sont des informations qui doivent être analysées », indique Hugo Fournier.
Il rappelle que ce sont des gestes « non recommandés ». « On demande à un policier de respecter les mesures sanitaires, le port du masque, les deux mètres », dit-il. Le fautif a été ramené à l’ordre par ses supérieurs mercredi pour le sensibiliser à ce sujet. Il pourrait faire face à des sanctions disciplinaires selon les conclusions de l’enquête.