Une gouverneure démocrate échappe à un enlèvement
Au Michigan, le FBI inculpe six personnes liées à un groupe d’extrémistes
Six personnes liées à un groupe américain d’extrême droite ont été accusées d’avoir voulu enlever la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, qui s’oppose fermement au président Donald Trump.
Adam Fox, Barry Croft, Ty Garbin, Kaleb Franks, Daniel Harris et Brandon Caserta ont conspiré pour enlever la gouverneure de sa maison de vacances, dans le nord du Michigan selon une plainte déposée mardi.
Les six hommes, considérés comme des « extrémistes violents » par le procureur du district Ouest du Michigan, Andrew Birge, avaient prévu la kidnapper avant l’élection présidentielle du 3 novembre puis de la juger pour « trahison ».
Il ne s’agissait pas du tout d’une idée en l’air, selon le FBI. En guise de préparatifs, ces derniers ont participé à des entraînements de tir et ont surveillé la maison de la gouverneure à deux reprises, rapportent plusieurs médias américains.
Le FBI a appris l’existence de ces six hommes en interceptant des messages cryptés et parce qu’il avait des agents infiltrés qui travaillaient avec le groupe.
7 AUTRES ARRESTATIONS
Sept autres hommes liés à la milice Wolverine Watchmen ont également été inculpés pour avoir planifié « une opération en vue d’attaquer le bâtiment du Capitole et kidnapper des responsables du gouvernement, dont la gouverneure », a ajouté la ministre de la Justice du Michigan, Dana Nessel.
Pour mener à bien leur projet d’enlèvement, les six hommes ont contacté les Wolverine Watchmen, avec qui ils se sont entraînés pour l’opération. Ils encourent des peines pouvant aller jusqu’à la prison à vie.
« Quand j’ai posé ma main sur la Bible et prêté serment il y a 22 mois, je savais que ce travail serait difficile, a dit Mme Whitmer hier, en réaction aux arrestations. Mais je vais être honnête, je n’aurais jamais pu imaginer une telle chose. »
Elle a également accusé le président Trump de « légitimer » les actions des « terroristes de l’intérieur » en refusant notamment de condamner les partisans du suprémacisme blanc lors du débat présidentiel la semaine dernière. Il lui aura fallu deux jours et une polémique pour revenir sur ses propos.
LIBÉREZ LE MICHIGAN
La démocrate a été la cible fréquente des protestations de groupes complotistes qui ont organisé de nombreuses manifestations contre ses efforts pour contrôler la pandémie.
Elle avait imposé à la mi-mars des restrictions parmi les plus sévères du pays pour freiner la pandémie dans son État, à l’époque l’un des plus touchés par le virus.
Donald Trump l’a souvent critiquée pour sa gestion de la crise.
Le président a même déjà tweeté « LIBERATE MICHIGAN (Libérez le Michigan) » pour exhorter ses partisans à s’opposer à sa politique.
« Les mots qu’il prononce ont de l’importance », a réagi Joe Biden. Quand il s’est fait demander s’il pensait que le tweet « LIBERATE MICHIGAN » encourageait les milices de ce genre, il a répondu : « Oui, je le pense. »