Le Journal de Quebec

Les ventes de costumes d’halloween sont en baisse

- DIANE TREMBLAY

Les ventes de déguisemen­ts d’halloween sont en forte baisse, et à moins d’une surprise d’ici la fin octobre, les détaillant­s risquent fort bien de rester pris avec des stocks importants.

Benoît Doyon, propriétai­re de la chaîne de boutiques L’imaginaire en sait quelque chose. L’activité est au point mort dans les boutiques satellites de Québec et de Trois-rivières.

« On a commandé nos produits auprès des fournisseu­rs en janvier. Le contexte était bien différent de celui que nous vivons actuelleme­nt. En mai, je voyais que ça voulait repartir, mais on a reculé pour la peine. […] Au total, c’est une diminution de 90 % », a affirmé M. Doyon qui est présent au centre commercial Laurier Québec.

En plus, cette année, les commerçant­s ne pouvaient pas espérer mieux puisque l’halloween tombe un samedi soir, ce qui signifie une activité accrue dans les magasins spécialisé­s sur plusieurs jours. Avec la COVID-19, les espoirs de faire de bonnes affaires sont partis en fumée.

« On a un peu plus de 600 000 $ d’accessoire­s et de costumes d’halloween en stock qu’on ne vendra pas et que l’on devra supporter jusqu’à l’année prochaine », a ajouté M. Doyon.

PAS D’ACHALANDAG­E

L’entreprise familiale possède cinq magasins convention­nels L’imaginaire, et au mois d’août, elle loue des locaux additionne­ls pour vendre des costumes.

Cette année, seules Trois-rivières et Québec ont accueilli des boutiques éphémères, mais aux yeux de M. Doyon, c’est deux de trop.

« Je comprends le premier ministre de dire aux gens de rester chez eux, mais si vous voulez être certains de ne pas attraper la COVID, venez au centre d’achats. Il n’y a personne. »

Les ventes entourant l’halloween sont une partie importante de son chiffre d’affaires annuel. Un jeudi, à trois semaines de l’événement, il y aurait quatre employés sur le plancher qui « courraient » pour répondre aux clients.

Au lieu de cela, la boutique de Laurier Québec avait l’air bien tranquille avec une seule employée.

« On est en santé. Tout le monde est dans le même bateau. Si on pense juste à ça, on n’est plus productif et ça devient difficile pour notre entourage. Les clients vont revenir. Il faut être là. »

DES RABAIS ALLÉCHANTS

Plusieurs détaillant­s ont commencé à écouler leurs décoration­s et les friandises en offrant des rabais pouvant aller jusqu’à 50 %.

« Cette année, c’est mort plus qu’autre chose. On n’avait pas commandé beaucoup de décoration­s et on a bien fait parce qu’on va rester avec le stock qu’on a », a commenté Jennifer Murray, commis à la boutique Chant-o-fêtes Party à Québec.

« D’habitude, on ouvre un autre magasin qui est consacré à l’halloween, mais cette année, ce n’était pas une option. En temps normal, c’est une période qui roule vraiment beaucoup. […] Le monde n’est pas parti pour faire des gros partys d’halloween cette année », ajoute-t-elle.

Les avis à savoir si les autorités publiques devraient ou non annuler la fête sont partagés.

« Selon moi, les enfants ne devraient pas être privés de ça », a lancé Claire en sortant du Walmart Duplessis. « Dans les circonstan­ces actuelles, je pense que c’est plus prudent de laisser faire », a ajouté Anya qui compte quand même se faire plaisir en mangeant des bonbons.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Le propriétai­re d’une boutique L’imaginaire Benoît Doyon dans un de ses magasins.

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