Le Journal de Quebec

Pas de bulletin : une erreur

- MARIO DUMONT e Blogueur au Journal Économiste, animateur et chroniqueu­r c mario.dumont@quebecorme­dia.com

Les élèves québécois auront deux bulletins plutôt que trois cette année. Celui de novembre est annulé. Toujours la même raison invoquée, la pandémie.

Certes, la pandémie bouscule nos habitudes et nous complique l’existence. Mais elle a aussi le dos large pour justifier ce qui fonctionne croche et fournir un prétexte à ceux qui veulent en faire moins.

La pandémie exige un effort supplément­aire à chacun ? Alors, fournisson­s cet effort supplément­aire plutôt que de toujours baisser la barre.

Ah ! C’est vrai ! Ce que je viens de dire contrevien­t à l’esprit de la convention collective.

AVOIR UN PORTRAIT, ET VITE !

Nous aurions besoin de ce bulletin scolaire de novembre plus que jamais. La dernière année scolaire s’est terminée en queue de poisson dans la région de Montréal. Ailleurs au Québec, ce fut moins pire, mais il a quand même manqué deux mois.

La version officielle consiste à tout minimiser, mais la réalité, c’est que certains jeunes ont accumulé un retard sérieux. L’apprentiss­age de la lecture interrompu chez les plus jeunes peut avoir un impact sur toute la suite des études.

Le passage d’un niveau à l’autre sans avoir maîtrisé toutes les notions risque de compliquer la vie des plus faibles dans une discipline comme les mathématiq­ues. Ce sont des exemples.

Les parents souhaitera­ient avoir un portrait de la situation personnell­e de leur enfant le plus vite possible. Il faut obtenir une mesure la plus juste possible de la situation pour aider l’enfant.

Le portrait de situation n’est pas simplement nécessaire­ment sur le plan individuel. Nous avons également besoin d’un portrait collectif.

La direction d’une école devrait être en mesure de connaître l’état des lieux. S’il faut tirer la sonnette d’alarme, aller chercher des ressources supplément­aires pour éviter un raz-de-marée d’échecs, il vaudrait mieux le savoir au plus vite.

Cela est aussi vrai pour le ministre de l’éducation, à son échelle. Le report du bulletin en janvier va garder tout le monde dans l’obscurité, presque jusqu’à la moitié de l’année scolaire. C’est regrettabl­e.

On nous répondra qu’il y aura une communicat­ion aux parents en novembre. « Votre enfant s’intègre bien au groupe et fait des efforts ». Merci.

Peut-être, dans certains cas de retards flagrants, l’enseignant lèvera un drapeau au parent. Mais cela ne suffit pas à fournir un portrait valable des apprentiss­ages dans une année où tant de questions se posent. Ce prix de consolatio­n n’est pas à la hauteur du moment.

DISTRACTIO­NS

Les nouvelles règles sanitaires imposées cette semaine dans les écoles en zone rouge ont lancé un débat sur les jeunes. Vont-ils être traumatisé­s par le port du masque ? Des parents ont poussé les hauts cris.

Pourtant, lorsque nos journalist­es sont allés poser la question aux élèves, ceux-ci minimisaie­nt l’affaire en levant les épaules. Quand les enfants sont plus raisonnabl­es…

Le véritable enjeu qui devrait attirer notre attention concernant la pandémie et les enfants, c’est la réussite scolaire. Une hausse du décrochage, ça, c’est un vrai drame !

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Si nos jeunes ont accumulé du retard le printemps dernier, il faut le savoir au plus vite.

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