L’heure des comptes
Pourquoi le Québec enregistre-t-il le pire bilan en matière de gestion de la pandémie ? Voilà bien la question qu’on entend sur toutes les tribunes depuis une semaine !
Il est vrai que les statistiques sont assassines. Avec 22,5 % de la population canadienne, le Québec affiche 47,2 % des cas et 61,9 % des décès. Et tandis que fustiger Donald Trump pour son bilan est devenu le nouveau sport national, on oublie que celui de François Legault est pire encore avec 688 morts par million d’habitants contre 642 aux États-unis.
HONTE
L’élite politique a été rapide pour blâmer la population. Si les chiffres font honte, ce serait parce que les Québécois auraient un « caractère latin » qui les rendrait moins « dociles ». Ce serait aussi à cause des récalcitrants contre lesquels il faut sévir toujours davantage quitte à prendre des mesures qui brisent les liens familiaux immédiats.
Pourtant, selon L’INSPQ, 89,4 % des décès liés à la COVID proviennent des CHSLD (67,5 %), des résidences pour aînés (16,9 %) et des ressources intermédiaires (5 %), autant d’établissements sous la responsabilité directe ou indirecte de l’état.
Pourquoi avons-nous tant de morts ? Parce qu’en dépit d’un système de santé qui absorbe 46,5 % du budget, et bien que les hôpitaux aient largement interrompu leurs activités normales pour accueillir les malades du virus, le système a été criminellement incapable de protéger les plus vulnérables.
D’ailleurs, comment oublier que le 25 mars dernier, la ministre Mccann aurait demandé aux CHSLD de ne pas envoyer à l’hôpital les résidents atteints du virus, sinon « que de façon exceptionnelle ».
Mme Mccann aurait dû être licenciée et faire l’objet d’une enquête minutieuse. Elle s’est plutôt vu confier le ministère de l’enseignement supérieur !
RÉALITÉ
Si culpabiliser une population déjà terrorisée par le virus et désagréger le tissu social peut momentanément détourner l’attention des vrais coupables, la réalité finit toujours par s’imposer. L’heure des comptes ne saurait tarder !