Crainte de perturbations en cas de résultat serré
Trudeau se dit inquiet de la polarisation aux États-unis
OTTAWA | (AFP) Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a affirmé hier que son gouvernement craignait « certaines perturbations » aux États-unis en cas de résultat serré lors de l’élection présidentielle du 3 novembre, et qu’il se préparait à tous les scénarios possibles.
« Nous regardons tous la polarisation aux États-unis avec une certaine inquiétude », a déclaré M. Trudeau, en référence au débat politique autour de la pandémie de coronavirus à moins d’un mois du scrutin.
« Nous observons tous très attentivement les élections américaines en raison de leur impact potentiel sur l’économie canadienne et sur les Canadiens », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.
« Nous espérons certainement tous une transition en douceur ou un résultat clair de l’élection » qui opposera le président Donald Trump au candidat démocrate Joe Biden, a dit M. Trudeau. « Si c’est moins clair, il pourrait y avoir certaines perturbations et nous devons être prêts », a-t-il ajouté.
CONFUSION
Le ton est encore monté entre les équipes de Donald Trump et celles de son rival démocrate, Joe Biden, hier, autour de leurs prochains débats, revirements et rebondissements ajoutant à la confusion dans une campagne présidentielle déjà bouleversée par le diagnostic positif à la COVID-19 du milliardaire républicain.
Un président « erratique » contre un candidat démocrate qui se cache « dans son sous-sol » : les invectives volaient à 26 jours de la présidentielle autour de l’organisation des prochains duels télévisés.
Après avoir jugé « inacceptable » de participer à un débat virtuel la semaine prochaine, Donald Trump, devancé dans les sondages, a exigé de débattre deux fois en personne contre son rival : le 22 octobre comme prévu et lors d’une rencontre supplémentaire le 29, à cinq jours seulement de la présidentielle américaine. Une proposition rejetée par l’équipe de Joe Biden.
Le boycottage présidentiel du débat du 15 octobre frappe l’un des derniers grands rendez-vous des campagnes présidentielles américaines à avoir survécu à la pandémie.
« MONSTRE »
Par ailleurs, le président Trump a qualifié hier de « monstre » la démocrate Kamala Harris, qui pourrait être la première femme à devenir vice-présidente des États-unis s’il n’est pas réélu.
Lors de sa première interview depuis qu’il a été déclaré positif au coronavirus, Donald Trump a par deux fois désigné Mme Harris par ce terme.
« Tout ce qu’elle dit est un mensonge », a-t-il également affirmé sur Fox Business, au lendemain du débat qui a opposé la colistière de Joe Biden au vice-président Mike Pence. M. Pence « l’a démolie », a-t-il ajouté.