Les commerçants préparent des plans B
Devant l’aveu d’incapacité de Postes Canada hier, de faire face à l’explosion appréhendée des besoins de livraison pour la période des Fêtes, l’heure est à la recherche rapide de solutions de rechange pour la plupart des détaillants de la province.
« Depuis des mois, et encore plus maintenant, je vous dirais qu’il est devenu crucial de se doter d’un bon plan B… Et, fort probablement aussi, d’un très bon plan C! » affirme sans hésiter Alexandre Fabi, copropriétaire de six boutiques à Sherbrooke, Saint-bruno et Montréal (Boutique In, Fan Club, Filles d’eve, etc.).
À presque trois mois de Noël, la Société canadienne des postes a pris tout le monde par surprise en prévenant hier qu’elle ne parviendrait pas à livrer dans les délais espérés l’ensemble des achats que pourraient réaliser les consommateurs au cours des prochaines semaines.
Un message formulé tant à l’attention des clients — qui sont priés de magasiner d’avance — qu’aux détaillants, que l’on encourage à prévenir le coup. Le signal est d’autant plus important qu’une forte proportion des détaillants québécois, qui tardaient encore à embrasser le commerce en ligne, n’ont eu d’autre choix que de s’y initier depuis le début de la pandémie.
LIVRÉ PAR LE PROPRIO !
« Comme notre système hospitalier qui compte un nombre limité de lits, la capacité d’une organisation comme Postes Canada n’est pas non plus illimitée, explique le DG du Panier Bleu, Alain Dumas. Nulle entreprise n’aurait pu prévoir une telle croissance du commerce électronique, en une aussi courte période. »
Altitude Sports, qui a déjà connu les affres d’entreprises de livraison qui ne suffisaient plus à la demande en période de pointe, a appris à mitiger les risques.
« C’est très important de ne pas compter que sur un seul partenaire. Car lorsque la livraison connaît des ratés, c’est le détaillant qui en paie le prix, rarement le livreur », précise le coprésident, Maxime Dubois. Alexandre Fabi a aussi appris. Sa solution : la livraison personnalisée !
« Si c’est sur notre chemin, ou pas loin de l’une ou l’autre de nos boutiques, pourquoi ne pas livrer nous-mêmes ? C’est fiable, plus rapide, et les clients sont toujours surpris lorsqu’ils réalisent que c’est le gérant de leur boutique qui vient cogner à leur porte. Vraiment, tout le monde en sort gagnant ! »