Le Journal de Quebec

Le vent dans les voiles

Bryan Marsh amorce la traversée de l’atlantique en solitaire à bord de son voilier

- STÉPHANE CADORETTE

C’est parti, pour une aventure en mer de 20 mois. Bryan Marsh a quitté Québec hier soir à bord de son voilier de 28 pieds en vue de réaliser une longue traversée de l’océan Atlantique, question d’amasser des fonds pour la Fondation de l’institut universita­ire de cardiologi­e et de pneumologi­e de Québec, où on lui a sauvé la vie, il y a près de deux ans.

L’homme originaire de Maria, en Gaspésie, a vécu un événement qui l’a ébranlé, mais qui l’a aussi transformé pour le mieux, à la veille du Nouvel An en 2018.

L’arrêt cardiaque qu’il a subi devant sa famille l’a fait réfléchir à la nécessité de réaliser ses projets de vie.

Puisque les médecins de L’IUCPQ l’ont remis sur pied, Bryan Marsh s’est fait un honneur de devenir un ambassadeu­r de leur fondation et son périple sert de trame de fond pour atteindre un objectif d’amasser au moins 100 000 $.

Hier soir, 19 h, son bateau a quitté Québec et il prendra la route des Bermudes, pour ensuite aller rejoindre les Açores, au large du Portugal, puis la côte africaine avant de revenir vers les Antilles.

« J’ai reçu tellement d’aide dans les derniers mois, au point où j’ai pu atteindre 90 000 $ sur l’objectif de 100 000 $. C’est pas mal, en temps de pandémie, pour un inconnu comme moi ! On a fait quelque chose de rassembleu­r », a-t-il lancé hier, affairé aux derniers préparatif­s.

DÉPART EN FAMILLE

Tout au long du voyage, il sera possible de contribuer à la cause de L’IUCPQ ou de suivre le quotidien de Marsh via sa page Facebook « W, le petit bateau bleu au coeur fringant ».

Son premier arrêt se fera rapidement, à Rimouski.

C’est que son fils Hubert, qui fait ses études collégiale­s sur place pour devenir capitaine de cargo, a rejoint son aventurier de père à Québec pour le côtoyer pendant ce premier saut de puce.

Ce départ qui lui tenait à coeur a néanmoins occasionné un lourd pincement, quand est venu le moment de dire au revoir à sa jeune Mia, 13 ans.

« C’est une émotion que je n’ai jamais vécue de ma vie. On dirait que je ne le crois pas. Je réalise à peine que je pars pour près de deux ans. Tout ce qui s’en vient avec le risque, l’éloignemen­t et la solitude, je ne le perçois pas.

« Depuis cet été, des gens cognent sur ma coque 25 fois par jour dans le cadre des préparatif­s. La coupure va être particuliè­re », a-t-il confié.

COMME UN POISSON DANS L’EAU

Marsh sera équipé d’un téléphone satellite pour donner régulièrem­ent des nouvelles à ses proches. Son expédition prévoit des arrêts dans neuf pays.

« Tout ce qui était en lien avec la préparatio­n et la levée de fonds a amené du stress. Une fois sur l’eau, je ne ressens aucune crainte. Je suis dans mon élément, dans mes compétence­s », a-t-il conclu.

Ne reste plus qu’à vivre au gré des humeurs de l’océan. « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme », lui chanterait sans doute Renaud.

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PHOTO COURTOISIE Bryan Marsh est fin prêt pour réaliser son rêver de traverser l’atlantique en voilier.

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