Le Journal de Quebec

Qu’on arrête de parler de Louis Leblanc

- MICHEL BERGERON michel.bergeron@quebecorme­dia.com - Propos recueillis par Kevin Dubé

Le Canadien a encore boudé le Québec et la LHJMQ lors du dernier repêchage. Certains prétendent que le Tricolore a peur de repêcher des talents d’ici depuis l’échec Louis Leblanc, un argument qui n’a absolument aucun sens.

C’est vrai, Leblanc n’est pas devenu le joueur qu’on espérait. Mais Jarred Tinordi et Michael Mccarron non plus.

Est-ce que le Canadien repêche moins d’américains pour autant ? Pas du tout.

D’ailleurs, avant de poursuivre, je tiens à clarifier que je n’ai pas l’intention de critiquer les joueurs sélectionn­és par Trevor Timmins et son équipe. Ce serait de la mauvaise foi de ma part puisque je ne considère pas les connaître assez pour porter un jugement éclairé.

Selon ce qu’on me dit, l’équipe a fait un bon choix en réclamant Kaiden Guhle au 16e rang. Tant mieux.

Ce que je sais, par contre, c’est que j’aimerais que plus de Québécois aient l’opportunit­é de se faire valoir avec l’équipe de leur enfance. Je suis convaincu que Trevor Timmins ne fait pas exprès, mais il n’en reste pas moins que c’est décevant de voir que le Tricolore n’a même pas cru bon de repêcher Louis Crevier au 188e rang de la septième ronde, préférant échanger ce choix aux Hawks, qui ont sélectionn­é le défenseur québécois à leur place.

Souvent, le Canadien s’en est tiré en envoyant plusieurs invitation­s à des Québécois qui n’avaient pas été repêchés. Cette année, avec la pandémie, il serait surprenant que les formations tiennent des camps des recrues dans le même format qu’avant. Ça veut aussi dire que plusieurs Québécois n’auront pas l’occasion de vivre un camp de la LNH après avoir été ignorés au repêchage.

BOISVERT ET AUDETTE

En ce moment, Serge Boisvert et Donald Audette, les deux recruteurs du Canadien au Québec, doivent être très malheureux. Les deux hommes parcourent les amphithéât­res de la LHJMQ à longueur d’hiver afin de s’assurer de ne rien manquer, mais continuent visiblemen­t de ne pas être écoutés à la table, le soir du repêchage.

C’est dommage parce que des joueurs de premier plan, le Québec continue d’en produire année après année, à ce que je sache. Pour un recruteur québécois, de recommande­r un joueur d’ici et de le voir éclore signifie souvent une stabilité d’emploi pour plusieurs saisons. Pensons à Simon Nolet, qui avait recommandé la sélection de Simon Gagné aux Flyers, de Claude Carrier, qui avait fait de même pour Martin Brodeur avec les Devils, ou, plus récemment, de Gilles Côté, qui a permis aux Sharks de réaliser un vol en deuxième ronde du repêchage de 2005 avec Marc-édouard Vlasic.

Je ne crois pas que le problème soit Boisvert et Audette. Selon moi, c’est l’importance qu’on leur accorde qui fait défaut. Tu as beau avoir une opinion, si elle n’est pas prise en compte par ceux qui décident, c’est comme donner un coup d’épée dans l’eau.

POUVOIR DÉCISIONNE­L

Martin Madden fils en est le parfait exemple. Le Québécois est recruteur-chef des Ducks d’anaheim.

Cette année, il a sélectionn­é le fils de Yanic Perreault, Jacob, au premier tour. Ce dernier évolue en Ontario, mais il a quand même passé quelques années dans la région de l’estrie. En 2017, il n’avait pas eu peur de sélectionn­er Maxime Comtois et Antoine Morand au deuxième tour. Parce qu’il est non seulement souvent au Québec, mais aussi parce qu’il a le dernier mot.

En fin de compte, la clé est là.

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 ??  ?? Le directeur du recrutemen­t du Canadien, Trevor Timmins, a de nouveau ignoré les Québécois lors du dernier repêchage.
Le directeur du recrutemen­t du Canadien, Trevor Timmins, a de nouveau ignoré les Québécois lors du dernier repêchage.

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