Le Journal de Quebec

TIMMINS SE DÉFEND

Le responsabl­e du recrutemen­t du Canadien soutient ne pas chercher à bouder la LHJMQ

- Jean-françois Chaumont l ∫ Jfchaumont­jdm c jean- francois.chaumont @quebecorme­dia.com

Voilà pour le portait sombre. Mais il y a aussi du positif. Il faut avoir l’honnêteté de le reconnaîtr­e. En 2018 et 2019, Trevor Timmins a réalisé de bonnes prises avec les Jesperi Kotkaniemi, Alexander Romanov, Jordan Harris, Cole Caufield, Jayden Struble et Mattias Norlinder.

Si quatre ou cinq joueurs parmi ce groupe finissent par avoir une très belle carrière à Montréal, on oubliera tous leur pays d’origine. On parlera de bons coups de la part de Timmins.

Pour le repêchage de 2020, c’est le même principe. Si Kaiden Guhle, Luke Tuch et Jan Mysak ont de longues carrières avec le CH, on questionne­ra moins le fait francophon­e. Mais la réalité est que le Tricolore n’a pas pigé dans la cour de la LHJMQ malgré huit choix en 2020.

DÉCEPTION

Contrairem­ent à mercredi soir, où il était agacé et impatient par les questions sur la LHJMQ et les Québécois, Timmins a défendu ses choix très calmement lors d’une généreuse entrevue accordée au Journal, hier.

« Avant de faire le bilan de notre repêchage, je savais qu’on me poserait la question sur la LHJMQ et les espoirs du Québec, a raconté Timmins. Quand je sors d’un repêchage et que nous n’avons aucun joueur de la Q, je suis déçu. Vous pouvez me croire, je suis le premier à être fâché.

« Je sais qu’il y aura des attaques contre mon travail. Je le prends personnel, alors que je devrais probableme­nt garder un pas de recul. Pour finaliser notre liste, je travaille avec Serge Boisvert, Martin Lapointe, Shane Churla et Christer Rockstrom, notre recruteur en chef en Europe. Il y a deux francophon­es. Et j’habite juste de l’autre côté de la rivière des Outaouais.

« Nous faisons de notre mieux pour établir la meilleure liste possible en considéran­t le potentiel des espoirs, mais nous voulons aussi rester sensibles aux espoirs de la Q et des francophon­es. Mais parfois, le repêchage se déroule d’une façon où tu ne parviens pas à les repêcher. Ils tombent entre nos choix.

« Nous aimions beaucoup les trois attaquants de la Q repêchés au premier tour, les Mercer, Lapierre et Bourque. Il y avait aussi Jacob Perreault, le fils de Yanic. Nous aurions aimé obtenir un deuxième choix au premier tour, un choix entre les rangs 20 et 31. J’ai demandé à Marc d’essayer. Il l’a fait, mais nous n’avions pas les armes pour réussir la transactio­n. Juste pour grimper de deux rangs (24 à 22), les Capitals ont donné le 24e choix et un choix de troisième tour (80e) aux Flames. Le prix aurait été pas mal plus élevé pour faire un bond de près de 20 rangs puisque nous avions les 47e et 48e choix au deuxième tour. »

PAS DE PRÉJUGÉ

En juin 2009, le CH avait repêché Louis Leblanc avec le 18e choix. C’était sous les applaudiss­ements de la foule présente au Centre Bell. Leblanc n’a jamais eu la carrière souhaitée dans la LNH. En 2013, le Tricolore a utilisé un choix de deuxième tour pour réclamer Zachary Fucale. À ce jour, le gardien n’a pas encore joué dans la LNH.

Questionné à savoir si les choix de Leblanc et de Fucale peuvent avoir teinté son jugement, l’adjoint de Bergevin offre une réponse claire.

« Non, je n’ai pas peur de repêcher dans la Q. Et je ne peux pas être amer pour des choix qui ne se sont pas développés comme on le voulait. Je sais que ça paraît mal quand tu analyses certains chiffres. Je repars toujours à zéro avant un repêchage, je ne pense pas à ceux du passé.

« Cette année, nous avons fait plus d’une entrevue avec Hendrix Lapierre et Mavrik Bourque, pour vous donner un exemple. Nous les aimions. Je sais que les chiffres ne sont pas bons pour la quantité de joueurs que nous avons repêchés dans la Q au cours des dernières années, mais ce n’est pas de la mauvaise foi. Ce n’est pas un préjugé contre cette ligue. Je travaille pour le Canadien depuis assez longtemps pour comprendre ça. Dans mon enfance, je regardais cette équipe et j’ai admiré plusieurs joueurs francophon­es. Je comprends qu’il y aura toujours une fibre particuliè­re pour les joueurs du Québec. »

Timmins a également confié une informatio­n au Journal.

« Il y avait 18 % de joueurs de la LHJMQ (environ 30 sur 160) sur notre liste, a-t-il précisé. Notre but est de gagner une 25e coupe Stanley. Et nous repêcheron­s les meilleurs joueurs disponible­s pour y arriver. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHÈR­E ?? Il y a les chiffres. Depuis cinq ans, le Canadien a réclamé seulement deux joueurs de la LHJMQ. Depuis 2014, soit les sept derniers repêchages, le CH a parlé à 30 reprises dans les quatre premiers tours sans jamais repêcher un espoir du circuit junior majeur québécois. C’est la seule équipe parmi les 31 formations de la LNH à avoir un zéro dans ce bilan.
Le patron du recrutemen­t chez
le Canadien, Trevor Timmins, affirme ne rien
avoir contre les joueurs de
la LHJMQ.
PHOTO D’ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHÈR­E Il y a les chiffres. Depuis cinq ans, le Canadien a réclamé seulement deux joueurs de la LHJMQ. Depuis 2014, soit les sept derniers repêchages, le CH a parlé à 30 reprises dans les quatre premiers tours sans jamais repêcher un espoir du circuit junior majeur québécois. C’est la seule équipe parmi les 31 formations de la LNH à avoir un zéro dans ce bilan. Le patron du recrutemen­t chez le Canadien, Trevor Timmins, affirme ne rien avoir contre les joueurs de la LHJMQ.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada