Le Journal de Quebec

Triste record de contagion au pays

Le nombre de cas quotidien au Canada dépasse maintenant celui de la première vague printemps

- Guillaume St-pierre l@ Stpierregu

Le Canada enregistre plus de cas quotidiens de COVID-19 à l’heure actuelle qu’au plus fort de la première vague. Le nombre de morts, heureuseme­nt, demeure beaucoup plus faible.

Le triste record a été battu jeudi, avec 2400 cas recensés, et la tendance s’est poursuivie, hier.

Lors de la première vague, le Canada enregistra­it en moyenne un peu moins de 2000 cas.

Le premier ministre Justin Trudeau a admis que le constat peut sembler « découragea­nt », à l’aube de l’action de grâce.

Il implore la population de respecter les mesures sanitaires afin d’aplatir la courbe, comme nous avons réussi à le faire au cours de l’été.

« Nous sommes à un tournant dans cette pandémie », a affirmé le premier ministre en anglais en point de presse, hier, en présentant les courbes du gouverneme­nt fédéral. Non seulement la deuxième vague est-elle en cours, mais nous avons atteint le plus haut nombre de cas enregistré­s quotidienn­ement, bien au-dessus de ce que nous avons vu ce printemps. »

Selon les données préparées par Santé Canada, le nombre cumulé de cas déclarés pourrait atteindre la barre des 200 000 d’ici dix jours. Le nombre de décès pourrait quant à lui passer de 9700 à 9800 durant la même période.

MOINS DE DÉCÈS

Le nombre des décès demeure toutefois beaucoup plus faible qu’au printemps. Mais attention, il est en progressio­n depuis quelques semaines, met en garde l’administra­teur adjoint de la santé publique du Canada, le Dr Howard Njoo.

Il demeure très inquiet de la situation dans les CHSLD, même si ces établissem­ents ne constituen­t pas cette fois-ci les principaux foyers d’éclosions au pays, qui sont plutôt les écoles, les garderies et les rassemblem­ents privés.

« Le nombre croissant des cas d’éclosion dans les centres de soins de longue durée est plus préoccupan­t. Bien que le nombre de cas soit moins élevé qu’en avril et mai, nous devons faire tout notre possible pour limiter l’ampleur et l’impact des éclosions dans ces milieux à haut risque », a-t-il commenté.

Le portrait épidémiolo­gique a changé depuis la première vague, les jeunes étant les principaux vecteurs de transmissi­on.

Or, le taux d’infection des personnes de 80 ans et plus a aussi progressé, avertissen­t les autorités.

ENCORE LE QUÉBEC

Les courbes du fédéral confirment que le Québec constitue encore une fois l’un des principaux foyers de contagion au pays.

Dans la province, le nombre de cas pour 100 000 habitants est plus de deux fois plus élevé qu’ailleurs, en date du 7 octobre.

Avec le Québec, l’ontario et l’alberta sont les autres endroits où la pandémie frappe le plus fort.

Le premier ministre ontarien, Doug Ford, a annoncé, hier, de vastes mesures de confinemen­ts semblables à celles imposées en zones rouges au Québec, dans certaines grandes villes, dont Toronto et Ottawa.

Le fédéral a aussi annoncé, hier, un train de mesures pour aider les entreprise­s touchées par ce nouveau confinemen­t.

UN COUP DE BARRE

La Santé publique prévient « qu’une interventi­on rapide est nécessaire » afin de briser les chaînes de contagion, sans quoi le pays se dirige tout droit vers un mur. C’est-à-dire, concrèteme­nt, quelque 5000 cas par jour d’ici peu.

« Si nous diminuons notre taux actuel de contact de 25 % à 35 %, l’épidémie devrait être maîtrisée dans la plupart des endroits », note-t-on.

Cet été, le Canada a recensé huit décès en moyenne par jour. Ce nombre a atteint 18 cette semaine.

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