Le Journal de Quebec

Deux demandes d’autorisati­on d’urgence à la FDA

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Deux laboratoir­es pharmaceut­iques ont déposé dans les derniers jours une demande aux autorités sanitaires américaine­s pour l’utilisatio­n d’urgence de leurs anticorps de synthèse.

Depuis que le président Trump a reçu un cocktail d’anticorps, les choses ont évolué à vitesse grand V aux États-unis concernant ce potentiel « remède » visant à développer une réponse immunitair­e et à ralentir la progressio­n de la COVID-19.

Outre Regeneron, dont le produit a été administré au président, la compagnie Lilly, basée à Indianapol­is, a elle aussi demandé à la Food and Drug Administra­tion (FDA) d’autoriser l’usage immédiatem­ent de son traitement à base d’anticorps, qui est en phase 2 et 3 d’essais cliniques.

Une telle autorisati­on, exceptionn­elle, peut être accordée par la FDA dans un contexte de crise sanitaire afin de traiter une maladie qui peut entraîner la mort comme la COVID-19. La FDA avait d’ailleurs autorisé l’usage en urgence de la chloroquin­e et de l’hydroxychl­oroquine au printemps avant de revenir sur sa décision, estimant au final que les résultats n’étaient pas concluants.

« Nos équipes ont travaillé sans relâche depuis sept mois. Nous croyons avoir recueilli assez de preuves, jusqu’à présent, qui démontrent l’efficacité de notre monothérap­ie et d’une combinaiso­n de thérapies pour traiter les patients à haut risque », plaide le président des laboratoir­es de recherche chez Lilly, Daniel Skovronsky.

CONTRIBUTI­ON DU CANADA

Lilly collabore avec l’entreprise de Vancouver Abcellera qui, elle, est au front depuis le début de la pandémie. Cette dernière a reçu une aide financière de 175 M$ du gouverneme­nt Trudeau il y a plusieurs mois pour développer sa plateforme, agrandir ses installati­ons et embaucher davantage de personnel. Ottawa mise aussi beaucoup sur cette approche.

« Là où les anticorps monoclonau­x pourraient être intéressan­ts aussi, c’est en prévention. Si jamais ça marche et qu’on est dans un contexte d’éclosion dans un CHSLD, par exemple, on peut administre­r ces anticorps-là à la population la plus à risque sans avoir à attendre la réponse d’un vaccin », explique la Dre Caroline Quach, épidémiolo­giste à l’hôpital Sainte-justine.

« D’un point de vue théorique, ça a l’air hyper intéressan­t au niveau des phases 1 et 2 qui se sont bien passées, mais il faut être prudent avant de conclure de façon précipitée sans avoir les résultats de ces études-là. »

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