Deux demandes d’autorisation d’urgence à la FDA
Deux laboratoires pharmaceutiques ont déposé dans les derniers jours une demande aux autorités sanitaires américaines pour l’utilisation d’urgence de leurs anticorps de synthèse.
Depuis que le président Trump a reçu un cocktail d’anticorps, les choses ont évolué à vitesse grand V aux États-unis concernant ce potentiel « remède » visant à développer une réponse immunitaire et à ralentir la progression de la COVID-19.
Outre Regeneron, dont le produit a été administré au président, la compagnie Lilly, basée à Indianapolis, a elle aussi demandé à la Food and Drug Administration (FDA) d’autoriser l’usage immédiatement de son traitement à base d’anticorps, qui est en phase 2 et 3 d’essais cliniques.
Une telle autorisation, exceptionnelle, peut être accordée par la FDA dans un contexte de crise sanitaire afin de traiter une maladie qui peut entraîner la mort comme la COVID-19. La FDA avait d’ailleurs autorisé l’usage en urgence de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine au printemps avant de revenir sur sa décision, estimant au final que les résultats n’étaient pas concluants.
« Nos équipes ont travaillé sans relâche depuis sept mois. Nous croyons avoir recueilli assez de preuves, jusqu’à présent, qui démontrent l’efficacité de notre monothérapie et d’une combinaison de thérapies pour traiter les patients à haut risque », plaide le président des laboratoires de recherche chez Lilly, Daniel Skovronsky.
CONTRIBUTION DU CANADA
Lilly collabore avec l’entreprise de Vancouver Abcellera qui, elle, est au front depuis le début de la pandémie. Cette dernière a reçu une aide financière de 175 M$ du gouvernement Trudeau il y a plusieurs mois pour développer sa plateforme, agrandir ses installations et embaucher davantage de personnel. Ottawa mise aussi beaucoup sur cette approche.
« Là où les anticorps monoclonaux pourraient être intéressants aussi, c’est en prévention. Si jamais ça marche et qu’on est dans un contexte d’éclosion dans un CHSLD, par exemple, on peut administrer ces anticorps-là à la population la plus à risque sans avoir à attendre la réponse d’un vaccin », explique la Dre Caroline Quach, épidémiologiste à l’hôpital Sainte-justine.
« D’un point de vue théorique, ça a l’air hyper intéressant au niveau des phases 1 et 2 qui se sont bien passées, mais il faut être prudent avant de conclure de façon précipitée sans avoir les résultats de ces études-là. »