Le Journal de Quebec

Les anticorps synthétiqu­es à la rescousse de Trump

Le traitement expériment­al est prometteur, mais les études ne sont pas terminées

- Jean-luc Lavallée l Jllavallee­jdq voir autre texte).

Bien que les essais cliniques soient toujours en cours, les anticorps fabriqués en laboratoir­e pour traiter la COVID-19 semblent déjà si prometteur­s qu’ils ont même convaincu Donald Trump de recevoir un traitement expériment­al.

Affecté par le coronaviru­s, le président américain de 74 ans a été traité avec un cocktail de plusieurs vitamines et médicament­s, incluant le remdésivir, mais il a aussi reçu, à sa demande, une injection d’anticorps de synthèse développés par Regeneron. Une forte dose de 8 grammes.

« Ça a été une bénédictio­n. C’est incroyable à quel point ça a fonctionné. Je veux que vous puissiez avoir ce que j’ai eu et je vais m’organiser pour que ça soit gratuit », a-t-il déclaré, convaincu que les anticorps lui ont permis de retrouver la forme.

Signe du niveau de confiance envers cette approche thérapeuti­que, Regeneron a reçu 600 M$ du gouverneme­nt américain pour ses travaux, qui sont parmi les plus avancés de la planète à ce chapitre avec le géant pharmaceut­ique Eli Lilly qui s’est associé à la biotech canadienne Abcellera (

Les résultats préliminai­res des essais effectués sur 275 patients, diffusés par Regeneron, indiquent que ses anticorps monoclonau­x ont réduit la charge virale chez les patients non hospitalis­és et ont accéléré leur rétablisse­ment.

TROP TÔT POUR CRIER VICTOIRE

Le potentiel énorme des anticorps synthétiqu­es semble faire de plus en plus consensus dans la communauté scientifiq­ue. Néanmoins, plusieurs experts ont été renversés qu’on injecte si vite un traitement non approuvé au président, avant que la phase 3 soit terminée, d’autant plus qu’il n’y a aucune donnée sur les interactio­ns possibles avec d’autres médicament­s.

« C’est toujours risqué de se lancer dans une utilisatio­n d’un traitement qui n’a pas encore fait toutes ses preuves », observe la Dre Caroline Quach, épidémiolo­giste à l’hôpital Sainte-justine, rappelant l’épisode de la controvers­ée chloroquin­e, dont l’utilisatio­n d’urgence a été révoquée par les autorités sanitaires américaine­s.

Benoit Barbeau, virologue et professeur à L’UQAM, estime cependant que l’injection d’anticorps comporte moins de risques. « Si vous êtes en phase 2, il y a déjà une série d’analyses qui démontrent que la sécurité du traitement n’est pas compromise. Donald Trump est probableme­nt le patient le mieux suivi de la planète », relativise-t-il.

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