Comme un ultra-marathon
Dre Mylène Drouin, Directrice régionale de santé publique de Montréal
L’arrivée d’une première patiente atteinte de la COVID-19 à l’hôpital de Verdun a marqué le signal d’alarme qui allait mobiliser toute l’équipe de la Santé publique de Montréal.
« C’est un peu comme si on avait été sur les blocs de départ depuis la mi-janvier, et puis là, on avait vraiment le coup d’envoi », raconte la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin.
Le hasard a voulu que ce soit un établissement du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-sud-del’île-de-montréal, auquel elle est rattachée, qui a accueilli la première patiente.
« On savait fort probablement que le premier cas arriverait à Montréal, on s’y attendait », se soutient-elle.
Le 25 février lorsque la patiente numéro 1 est entrée à l’hôpital de Verdun, elle a eu des discussions avec la direction du CIUSSS et la microbiologiste de garde. Ce n’est toutefois que deux jours plus tard que le coup de départ a été véritablement donné.
CENTRE DE COMMANDEMENT
Elle était à son bureau en fin de journée le 27 février quand son équipe des maladies infectieuses lui a confirmé que le test était positif. Elle s’est immédiatement rendue à l’étage supérieur où se trouve le centre de commandement.
À l’époque, plusieurs membres de l’équipe se sont concentrés sur la tâche de retrouver tous les contacts de la première patiente. Les experts ont notamment regardé les registres du vol qu’elle avait pris quelques jours plus tôt en partance de l’iran avec une escale au Qatar.
Ce soir-là, la Dre Drouin a regardé à la télévision la ministre de la Santé de l’époque, Danielle Mccann, faire l’annonce qu’un premier cas avait frappé le Québec. Depuis, on en compte plus de 37 000 seulement à Montréal.
« Ce sprint de départ et cette fébrilité de départ, il a fallu, avec notre organisation, le transformer en ultra-marathon mélangé avec une course à multiples obstacles », conclut la Dre Drouin.