L’activité physique en temps de pandémie
Beaucoup de profs d’éducation physique trouvent ardu de respecter toutes les consignes sanitaires, notamment lorsque les ballons, dossards et vestiaires sont partagés par plusieurs groupes d’élèves.
« Des fois, un enseignant doit se passer de matériel pendant deux ou trois jours », constate Véronique Marchand, directrice de la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec (FÉÉPEQ).
Mardi, elle a fait parvenir un sondage maison non scientifique à ses membres. Sur les 232 qui ont répondu, 138 ont signifié qu’ils trouvaient difficile de suivre à la lettre les consignes demandées par la Santé publique.
Par exemple, à certains endroits, seul le concierge est autorisé à désinfecter le matériel sportif qui sert à plusieurs groupes. En raison du manque de personnel, l’assainissement ne peut pas toujours être fait à temps, explique-t-elle.
Le partage des gymnases et vestiaires par plusieurs bulles-classes en même temps est aussi un défi, témoigne Éric (nom fictif), un enseignant de l’île de Montréal. Dans son école secondaire, une cinquantaine d’élèves peuvent se retrouver à devoir se changer en même temps.
À l’inverse, une mère de Laval s’inquiète du fait que les vestiaires de l’école primaire de ses enfants aient été condamnés, ce qui oblige les jeunes à rester dans leurs vêtements de sport toute la journée.
« Si les vêtements sont humides, c’est plus propice à [ce qu’ils attrapent] un rhume, dit Karine Paquette. Il faudra réfléchir à une solution avant qu’il ne fasse froid. »
BOUGER… À DISTANCE
À tout cela viennent s’ajouter les cours à distance lorsqu’une classe est placée en isolement préventif, ce qui oblige certains profs habitués à enseigner dans l’action à se rabattre sur de la théorie.
Reste qu’enseigner l’éducation physique en temps de pandémie est tout à fait possible, avec beaucoup de créativité, témoigne Alder Pierre.
Les élèves peuvent pratiquer le basketball en mini-équipes de trois, par exemple. Et si un cours doit se donner en ligne, les jeunes peuvent envoyer des vidéos ou captures d’écran de leurs exercices, illustre-t-il.