La catastrophe RENIR sera obligatoire pour tous les services d’urgence
Québec forcera tous les services d’urgence à utiliser, d’ici un an, son système de radiocommunication controversé qui a déjà coûté un milliard de dollars, estimant que tous les problèmes qui minent le réseau seront bientôt réglés.
Le rapport accablant de la vérificatrice générale sur le Réseau intégré de radiocommunication d’urgence (RENIR), dévoilé jeudi, souligne que 78 % des services d’urgence boudaient encore ce service 15 ans après son démarrage.
À la suite du déluge du Saguenay, Québec voulait uniformiser et améliorer les communications entre tous les services d’urgence, incluant la Sûreté du Québec (SQ) et les services ambulanciers.
Les services d’urgence n’ont pas été consultés lors du développement du réseau, ce qui a créé un décalage important entre les besoins et les services obtenus.
Selon nos informations, Québec estime, grâce à un nouveau projet nommé le Programme urbain de radiodiffusion (PUR), pouvoir régler les problèmes d’ici 2021.
DÉCRET L’AN PROCHAIN
Un décret sera alors lancé le 30 septembre 2021 afin de forcer tous les services d’urgence à payer les services du RENIR.
Un nouveau projet d’amélioration du réseau, en partenariat avec la SQ, doit permettre de régler la couverture du RENIR en milieux urbains.
Pourtant, dans son rapport, la vérificatrice générale soutient que la mise en service du projet est prévue pour 2024. Elle ajoute que les coûts estimés de ce projet varient de 36 à 108 millions $. Des sources gouvernementales estiment que 42 M$ seront suffisants.
Néanmoins, ces sommes s’ajoutent aux dépassements de coût monstres et aux multiples problèmes techniques qui ont été dévoilés par notre Bureau d’enquête. Encore aujourd’hui, le système connaît de fréquentes interruptions de service.
PROJET AVANCÉ
Le ministre délégué à la Transformation numérique, Éric Caire, est surpris des dates et des sommes avancées par la VG. Il assure que le programme pour améliorer RENIR sera prêt pour l’an prochain et que le budget prévu sera respecté.
« On a collaboré avec la Sûreté du Québec, on a fait des preuves de concepts à Joliette sur le déploiement d’antennes et ça fonctionne parfaitement », a dit le ministre. « On a très confiance de renverser la tendance et de ramener les gens au réseau RENIR. »
Il n’a pas voulu confirmer que Québec obligera les organisations à utiliser RENIR.