Le Journal de Quebec

Il y a de l’espoir

- CLAUDE VILLENEUVE Analyste politique et rédacteur claude.villeneuve @quebecorme­dia.com @vclaude

De toute l’histoire de l’humanité, il n’y a jamais eu un problème qui a mobilisé une telle somme d’intelligen­ce en même temps que la lutte au nouveau coronaviru­s.

Que ce soit les épidémies précédente­s, qui ne faisaient pas le tour de la planète aussi rapidement.

Que ce soit la course à l’espace, qui mettait les nations en rivalité plutôt qu’en collaborat­ion. Que ce soit la lutte aux changement­s climatique­s, qui a été loin de recueillir jusqu’ici l’attention qu’elle aurait méritée.

Jamais, jamais, jamais autant d’humains, qu’ils agissent au sein des industries, des université­s ou des administra­tions publiques, n’ont collaboré et partagé l’informatio­n pour venir à bout d’un même problème, pour atteindre le même objectif : que l’humanité puisse continuer de vivre et de prospérer en dépit de l’existence d’un virus appelé SARS-COV-2.

Pour peu qu’on croie un peu en l’esprit humain, cela devrait suffire à nous donner un peu d’espoir pour ce que l’on traverse présenteme­nt.

LA RECHERCHE

Oui, les humains se dépassent, en ce 2020 qui nous donne pourtant bien peu de raisons de célébrer.

Les commerçant­s s’adaptent et se réinventen­t. Les travailleu­rs de la santé de toute la planète s’élèvent au statut de héros militaires. Les gouverneme­nts sont forcés de se faire plus réactifs et agiles.

Mais, discrèteme­nt, c’est dans les laboratoir­es où le savoir accumulé de centaines d’années de recherche scientifiq­ue se déploie présenteme­nt.

Tout le monde parle avec angoisse de trouver « le vaccin », celui dont les conspirati­onnistes pensent qu’il va servir à nous inoculer une puce qui ferait la même chose que nos cellulaire­s font déjà. Près de 200 vaccins sont en préparatio­n, en fait. Ils auront tous une stratégie biologique différente et un degré d’efficacité variable. Jamais un tel effort n’a été déployé contre la grippe ou le VIH.

On parle beaucoup moins des traitement­s pour les malades qui sont atteints de la COVID-19, toutefois. Ils visent à améliorer la réponse inflammato­ire de la personne atteinte, lui éviter des complicati­ons, l’aider à se remettre sur pied, réduire sa durée de séjour à l’hôpital.

Donald Trump a offert une belle vitrine ces derniers jours au remdésivir, un antiviral, à la dexaméthas­one, un stéroïde, et aux anticorps de synthèse. Le président des États-unis a reçu gratuiteme­nt les meilleurs traitement­s du monde, c’est vrai, mais ils seront de plus en plus disponible­s pour de plus en plus de gens.

Et on comprend mieux le virus. La manière dont il se répand, par l’air en plus des gouttelett­es, semble-t-il. On comprend mieux l’utilité du masque et de la ventilatio­n des pièces. On va pouvoir adapter notre réponse et nos mesures de confinemen­t, en attendant les remèdes.

ON VA S’EN SORTIR

C’est découragea­nt, ce qu’on vit. C’est long. On était nombreux, moi le premier, à ne pas croire que ça va durer si longtemps.

Mais on va passer à travers. Ça ne va pas durer toujours. Parce que si autant d’énergie et d’intelligen­ce déployées n’étaient pas destinées à régler ce problème, l’humanité n’aurait pas vaincu les épidémies précédente­s ; elle n’aurait pas marché sur la Lune ; elle serait foutue, de toute façon, devant les changement­s climatique­s.

Gardons espoir. C’est le carburant qu’il faut pour relever tous les défis.

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de Québec
Le savoir de centaines d’années de recherche scientifiq­ue se déploie présenteme­nt dans
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Denis Leclerc, chercheur du CHU de Québec Le savoir de centaines d’années de recherche scientifiq­ue se déploie présenteme­nt dans les laboratoir­es.
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