Le Journal de Quebec

Les clients se ruent sur les boutiques de sport

Rupture de stock en vue chez les manufactur­iers

- MARTIN JOLICOEUR

Avis aux amoureux de sports d’hiver : l’automne n’est pas encore terminé que l’on s’inquiète déjà, partout au Québec, des risques de pénuries d’équipement­s de nombreuses activités extérieure­s comme le ski, la raquette et le vélo à pneus surdimensi­onnés.

« Je ne sais pas s’il y aura rupture de stock. Mais étrangemen­t, les consommate­urs se prennent vraiment d’avance cette année », confirme la responsabl­e du départemen­t de ski de fond de la Boutique Courir, à Montréal.

« D’ordinaire, on vend rarement avant l’halloween. La plupart des clients attendent les flocons de novembre. Mais, poursuit-elle, c’est totalement différent cette année. On vend des skis de fond depuis au moins trois semaines ! »

DÉJÀ SOLD OUT

Le plus important manufactur­ier de raquettes à neige en Amérique du Nord, Raquettes GV de Wendake, près de Québec, observe avec étonnement le même type de changement de comporteme­nts de la clientèle.

« Notre année est incroyable. C’est du jamais-vu », confirme son directeur des ventes, Patrick Morency. Pour vous donner une idée, nos ventes de septembre ont été 12 fois supérieure­s à celles des années passées ! Et alors qu’il ne neige pas encore, plusieurs de nos modèles sont déjà sold out ! »

Bien qu’inhabituel, le phénomène n’étonne guère Maxime Dubois, le coprésiden­t d’altitude Sports, un important détaillant en ligne de vêtements et équipement­s sportifs. Il comprend aussi les craintes de pénurie.

Cet empresseme­nt des consommate­urs survient, fait-il remarquer, alors que le Québec entre dans sa deuxième vague du coronaviru­s. Il survient aussi après que nombre de manufactur­es ont dû interrompr­e leurs activités en raison de la pandémie.

Comme leur production a été inférieure aux années passées, les détaillant­s ont toutes les chances d’éprouver des difficulté­s de réapprovis­ionnement lorsque leurs inventaire­s commencero­nt à s’étioler.

UNE PRODUCTION DÉFICIENTE

Le propriétai­re de Vélo Spherik, un manufactur­ier de vélos d’hiver à roues surdimensi­onnés de Québec, confirme la problémati­que.

« La demande est extraordin­aire. Les gens ont compris que le vélo est une activité idéale pour la distanciat­ion », dit Dominique Faure.

L’ennui, c’est que même si la demande est au rendez-vous, il est devenu à peu près impossible pour un détaillant de se réapprovis­ionner en nouveaux fatbikes. Tout ce qui a été produit a trouvé preneur et les pièces requises à la fabricatio­n de nouveaux fatbikes manquent à l’appel.

« Je produis toujours 40 % plus de vélos que prévu pour répondre aux imprévus. Mais cela fait déjà trois semaines qu’il ne me reste plus rien ! Et je vous dirais que ça aurait été probableme­nt la même chose si j’en avais produit deux fois plus. »

Raccoon, le manufactur­ier de ski alpin de Rimouski, se trouve dans un scénario semblable, explique son cofondateu­r Jonathan Bourgeois. N’eût été sa décision d’interrompr­e les ventes jusqu’au 15 octobre pour souligner ses dix ans, l’entreprise qui vend ses skis partout sur la planète aurait déjà écoulé l’ensemble de sa production annuelle.

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PHOTO ?? Dominique Faure, propriétai­re de Vélo Spherik à Québec, a déjà écoulé l’ensemble de sa production de fatbikes d’hiver.
COURTOISIE PHOTO Dominique Faure, propriétai­re de Vélo Spherik à Québec, a déjà écoulé l’ensemble de sa production de fatbikes d’hiver.

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