Le Journal de Quebec

ATTENDU POUR 2022

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Depuis quelque temps, des experts québécois s’affairent à réaliser une

étude intéressan­te : L’optimisati­on d’assemblage de murs en ossature légère selon le concept du mur parfait pour un climat canadien.

En effet, des spécialist­es de l’associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec (APCHQ), des fabricants et des chercheurs de la Chaire industriel­le sur la constructi­on écorespons­able en bois de l’université Laval (CIRCERB) mettent leurs efforts en commun pour imaginer un mur parfaiteme­nt adapté au climat québécois et à notre réalité.

Le futur mur doit répondre à plusieurs exigences. « Il doit isoler des variations de températur­e, être étanche à l’air, contrer la diffusion de vapeur d’eau et offrir une protection contre les intempérie­s », résume Marco Lasalle directeur du service technique à L’APCHQ.

Jusqu’à présent, les travaux se déroulent à merveille. « Nous avons conçu un produit qui optimise le rendement énergétiqu­e, nécessite moins de matériaux, requiert un minimum de main-d’oeuvre et qui devrait durer beaucoup plus longtemps », explique monsieur Lasalle.

Depuis 1983, les maisons à ossature en bois construite­s au Québec sont dotées de l’isolant R20, qui doit être placé entre des montants de 2 po x 6 po. Cette façon de faire ne procure pas une entière protection R20, puisque chaque montant crée un pont thermique qui provoque de la condensati­on. Pour éviter que cette dernière génère de la moisissure, l’ajout d’un pare-vapeur est essentiel.

« Le mur idéal sur lequel nous travaillon­s actuelleme­nt est tout autre. Son ossature en bois est faite de 2 po x 4 po. L’isolation en mousse de polyurétha­ne ou en panneaux de polystyrèn­e extrudé ou expansé est posée par-dessus la charpente. Ce matériau remplit à lui seul trois de nos exigences et nous n’avons plus besoin d’un pare-vapeur. Ainsi, l’isolant utilisé est efficace à 100 % puisqu’on élimine les ponts thermiques. Il devient très facile de passer le filage électrique et la plomberie entre les montants étant donné que l’absence de laine libère

l’espace de travail des ouvriers. De surcroît, il n’est plus possible qu’un tuyau gèle l’hiver. »

QUELQUES DÉFIS DEMEURENT

Un premier défi pour lequel on a déjà des pistes de solution est le bruit. En effet, le nouveau mur proposé présente un potentiel problème acoustique. « Chacune de nos idées est testée en laboratoir­e à la CIRCERB. Pour atténuer les sons, nous évaluons la possibilit­é de prévoir un isolant en matelas de fibres de roches, fait en Ontario, ou en fibres de chanvre, produit en Estrie. »

Par ailleurs, les parements extérieurs sont très diversifié­s. Les vis et les clous ont leurs limites. Certains encrages existent déjà et peuvent servir en toute sécurité. « On fait appel à l’industrie pour imaginer d’autres options de fixation afin de répondre à tous les besoins. »

Bien que la COVID-19 ait entraîné la suspension temporaire des essais en laboratoir­e, des maisons modèles devraient bientôt être bâties pour tester la nouvelle structure en situation réelle. À suivre.

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mur parfait de L’APCHQ.
Un des prototypes du mur parfait de L’APCHQ.
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Crédit : Zone3 Marco Lasalle, directeur du service technique à L’APCHQ.

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