Des anticorps quatre mois après l’infection
Deux études démontrent une réponse immunitaire plus longue chez certains survivants de la COVID-19
Deux nouvelles études pointent vers une réponse immunitaire durable chez les gens qui ont récupéré de la COVID-19, particulièrement ceux ayant souffert d’une forme grave de la maladie.
Une première étude en provenance du Massachusetts General Hospital (MGH) a permis d’analyser les échantillons sanguins de 343 patients ayant souffert de la COVID-19, dont la plupart ont été sérieusement atteints par l’infection.
Les chercheurs ont constaté qu’un certain type d’anticorps, l’immunoglobuline G (IGG), persiste à des niveaux élevés pendant au moins quatre mois après le début des symptômes et sont associés avec la présence d’anticorps neutralisants.
En revanche, deux autres types d’anticorps, les immunoglobulines A (IGA) et M (IGM), avaient une durée de vie plus limitée et atteignaient des seuils faibles au bout de deux à deux mois et demi.
UNE QUESTION IMPORTANTE
La question de savoir si une infection à la COVID-19 suscite une réponse immunitaire de longue durée est importante non seulement pour savoir si les personnes infectées développent une forme d’immunité contre la maladie, mais aussi pour le développement de vaccins.
Les vaccins, comme on le sait, ont justement pour objectif d’entraîner la production d’anticorps dirigés contre l’agent infectieux. Plus ceux-ci sont durables, plus un vaccin a des chances de protéger longtemps.
Pour Richelle Charles, chercheuse au MGH, les niveaux élevés d’anticorps IGG remarqués jusqu’à quatre mois après chez les cas sévères de COVID-19 « signifie[nt] que les gens sont très probablement protégés pendant cette période ».
Une autre étude, canadienne cette fois, est parvenue à des résultats similaires, qui ont été publiés dans la même édition de Science Immunology.
Les scientifiques torontois ont pour leur part examiné des échantillons de salive et de sang de patients de la COVID-19 sur une période de trois mois.
DÉBAT
Ils ont eux aussi remarqué que les anticorps IGG persistaient dans le sang de façon « relativement stable » alors que les anticorps IGA et IGM « décroissent rapidement ».
Selon les auteurs, les données ne permettent toutefois pas de dire quel est le degré de protection conféré par les anticorps IGG et si leur présence dure au-delà de la période étudiée.
L’immunité conférée par la COVID-19 et la durée de cette protection est toujours un débat ouvert dans la communauté scientifique.
Selon une étude précédente parue dans la revue Nature Medicine, la réponse immunitaire chez les personnes qui contractent la COVID-19, mais qui n’en éprouvent aucun symptôme est plus faible.
Dans leur cas, les anticorps disparaîtraient en deux mois environ.