Le Journal de Quebec

Un gars de gang

- MICHEL BEAUDRY michel.beaudry@quebecorme­dia.com

On est tous très content que l’épouse de Trevor Timmins soit francophon­e, mais ça ne l’aide pas à comprendre le phénomène « Canadien de Montréal ».

Serge Savard a eu beau l’expliquer maintes fois après l’avoir démontré à deux reprises plutôt qu’une, mais ça ne rentre pas.

Timmins et Marc Bergevin, chaque année, défendent leurs choix de repêchage un à un, mais ils ne réalisent pas que ce n’est vraiment pas comme ça qu’il faut bâtir un club à Montréal où la Coupe Stanley a été gagnée 24 fois.

Ce n’est pas un hasard.

Des p’tits gars d’ici dans le club, il en faut plus que trois ou quatre.

L’ÉQUIPE DE 1993

Il en faut un noyau, un coeur comme celui de 1993 bâti autour de Roy, Damphousse, Carbonneau, Desjardins, Denis Savard, Lebeau, Brisebois, Daigneault et autres.

Ils étaient plus d’une dizaine qui ont pris le leadership de la chambre et ils ont entraîné des gars comme Muller, Keane, Bellows et Leclair.

Le coach était Jacques Demers. Ce club-là était identifié québécois. Dans les années 1970, des gars comme Gainey, Robinson, Dryden avaient vite compris qu’ils allaient vivre en Québécois, en français, avec les Savard, Lafleur, Lemaire, Cournoyer, Lambert et Tremblay.

Ils ont appris la langue.

Les joueurs venus d’ailleurs n’acceptaien­t pas de passer au Canadien. Non, ils voulaient devenir montréalai­s et ils pleuraient à chaudes larmes quand on les échangeait. Parlez-en à Mike Keane, Chris Chelios, Lyle Odelein.

Lorsque la toile de fond du Canadien respecte ses origines et sa véritable identité, elle devient une équipe exceptionn­elle et elle gagne.

C’est ce qu’on ne comprend pas depuis 25 ans. On va chercher un p’tit gars d’ici, de temps en temps, à gauche et à droite, mais on ne bâtit pas en québécois. C’est un travail de longue haleine qui se divise en 3 paliers : le repêchage, les échanges et les invitation­s aux joueurs oubliés.

Je suis convaincu que ce chandail, cet écusson, a encore de la magie, des pages d’histoire à écrire et même des fantômes à éveiller, mais ça prend les bons acteurs. Pas un de temps en temps. Un noyau, Trevor, un noyau.

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