Le Journal de Quebec

Appréhensi­ons confirmées

- MATHIEU BOULAY

Au cours des prochaines heures, je vais recevoir la même question de la part des amateurs de boxe : « Puis, c’était comment un gala à huis clos ? »

J’avais des appréhensi­ons au départ. Depuis juin, j’ai regardé plusieurs galas de Top Rank, de Premier Boxing Champions (PBC) et aussi de l’ultimate Fighting Championsh­ip (UFC). J’ai bien analysé tout ce que je voyais à la télévision.

Le constat fut rapide. Il manquait un ingrédient important dans tous les événements: l’ambiance. L’absence de spectateur­s fait mal à la qualité du spectacle offert sur le ring. Ne me parlez pas des applaudiss­ements comme bruit de fond, c’est la pire idée des promoteurs.

J’avais donc hâte de me rendre à Shawinigan pour couvrir le gala d’eye of the Management, le premier au Canada depuis le début de la pandémie. Toutefois, mes appréhensi­ons se sont confirmées. Tous les combats n’avaient pas la même saveur malgré la présence des trois ténors de Camille Estephan.

Je ne parle pas du spectacle offert sur le ring. Par contre, de voir des boxeurs faire leur marche vers le ring avec une chanson comme seul bruit de fond, c’est terrible. Ça ne doit pas être très motivant.

Le Centre Gervais Auto a toujours été un endroit intimidant pour les boxeurs de l’extérieur. On se souvient des derniers combats de Simon Kean. Il y avait une ambiance folle dans le domicile des Cataractes.

On n’a pas eu droit à cela hier malgré quelques applaudiss­ements provenant des membres de l’équipe d’eye of the Tiger Management.

Oui, on a eu droit à de la boxe pour la première fois en sept mois. Toutefois, je me suis ennuyé des soirées de combat de championna­t du monde où chaque coup fait réagir les spectateur­s. Je me croise les doigts pour qu’on revienne au bon vieux temps le plus rapidement possible.

UN PROTOCOLE BLINDÉ

Ce gala était aussi un test crucial pour le protocole mis en place par EOTTM, la Santé publique et la

Régie.

Les autorités de la Santé publique de la Mauricie devaient dépêcher des inspecteur­s au Centre Gervais Auto. On ne les a pas vus. Ils auraient cherché longtemps pour prendre en défaut les organisate­urs de la soirée.

EOTTM, avec l’aide des Cataractes de Shawinigan, a appliqué le protocole à la lettre. Rien n’a retroussé du début à la fin. On peut se demander comment la Santé publique fera pour refuser la tenue d’un autre gala quelque part au mois de novembre.

PAS FACILE

On s’attendait à des victoires d’arslanbek Makhmudov et de Lexson Mathieu, mais on aurait souhaité des duels plus compétitif­s. Ce n’est pas arrivé.

Dillon Carman et Tim Cronin ne se sont pas présentés pour leur combat. Ils étaient prêts à abandonner dès qu’ils en auraient l’occasion. Vivement des adversaire­s de meilleure qualité !

Par contre, avec la fermeture des frontières américaine­s possibleme­nt pour les derniers mois de 2020, on va devoir se contenter des duels à saveur locale. C’est la réalité de la COVID-19.

Au moins, on aura de la boxe à se mettre sous la dent.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada