ACCUSÉ DU MEURTRE DES DEUX ENFANTS
La nation huronne-wendat est sous le choc après le décès des deux jeunes frères de 2 et 5 ans. Ils auraient été tués par Michaël Chicoine (en mortaise), qui n’aurait pas toujours suivi ses traitements en santé mentale.
Un homme de 30 ans a formellement été accusé hier de meurtres au deuxième degré à la suite du terrible drame qui secoue Wendake, où les corps de deux frères de 2 et 5 ans ont été découverts dans une résidence, dimanche.
Michaël Chicoine a comparu par visioconférence un peu après 13 h hier après-midi, d’une salle de la prison de l’établissement de détention de Québec.
La veille, à 2 h du matin, il se rendait luimême avec son véhicule à la centrale de police du parc Victoria. Quelques heures plus tard, les policiers se sont rendus à son domicile, à Wendake, où ils ont pris connaissance de l’ampleur de la tragédie.
Les corps inanimés de deux frères de 2 et 5 ans ont alors été découverts. Leur décès a été plus tard confirmé.
Les policiers ont érigé un large périmètre de sécurité et la Sûreté du Québec a déployé son unité d’identité judiciaire.
La triste nouvelle s’est répandue rapidement à Wendake, où une vague de solidarité a déferlé pour rendre hommage aux enfants et soutenir les proches ( voir autre texte en
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Lors de sa comparution, hier, Chicoine ne semblait pas en état de choc et a répondu de manière posée au juge Christian Boulet. La procédure a duré moins de 15 minutes.
À la demande de Me Thomas Jacques, du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), deux ordonnances de non-publication ont été rendues par le juge Boulet. Elles empêchent notamment de communiquer toute information qui permettrait d’identifier les victimes et leur lien avec l’accusé.
DPJ
Selon nos informations, une proche des victimes craignait pour leur sécurité et l’accusé aurait fait l’objet de signalements aux autorités, incluant la DPJ.
« Aussitôt que j’ai su la nouvelle, j’ai pensé à quand j’étais avec elle [cette proche] et qu’elle en a fait des signalements et que je l’accompagnais là-dedans », a raconté une femme qui connaissait les enfants tués. « Elle en a fait plus qu’un appel à l’aide », ajoute-t-elle.
Questionné à savoir si ce drame aurait pu être évité, le ministère des Services sociaux a dit être en contact avec le CIUSSS de la Capitale-nationale.
« Pour l’instant, les informations dont nous disposons sont parcellaires. Nous souhaitons obtenir l’ensemble des éléments avant de nous prononcer. Et si les éléments de réponse ne nous satisfont pas, nous irons plus loin », nous a indiqué une responsable des communications du cabinet du ministre Lionel Carmant.
Selon ce qu’on a appris, Chicoine était suivi pour des problèmes de santé mentale depuis 2013 et il ne se serait pas toujours montré collaboratif pour tous ses traitements.
Concernant les signalements, nos informations indiquent que la DPJ en a effectivement reçu, mais que l’organisme ne pouvait pas et ne croyait pas justifiable d’intervenir puisque la sécurité des enfants n’était pas compromise.
À L’HÔPITAL
Entre le moment où il s’est livré à la police et celui où il a été accusé, Michaël Chicoine a passé une évaluation médicale dans un hôpital.
« Compte tenu des propos qu’a tenus mon client, les policiers ont cru prudent de le faire hospitaliser pour valider certaines choses qui auraient pu avoir une incidence sur sa santé », a expliqué son avocat, Me Pierre Gagnon, en entrevue téléphonique, sans élaborer sur la nature exacte des observations des policiers.
Dès le début de la comparution, hier, le juge Boulet a ouvert une lettre adressée au tribunal par un médecin du CHU de Québec. Le document a finalement été mis sous scellés.
En entrevue, Me Gagnon estimait que la lettre « était plus en lien avec l’état dans lequel Michaël Chicoine était [lors de son évaluation] qu’en lien qu’avec l’histoire comme telle ».
Michaël Chicoine, qui n’avait pas d’antécédents criminels, reviendra en cour le 11 novembre pour la suite des procédures.