Le Journal de Quebec

Le visage du a changé

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

Marc Bergevin a planifié comme un directeur général doit le faire quand il sait qu’il aura des négociatio­ns importante­s avec certains joueurs au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

L’arrivée de Tyler Toffoli et de Josh Anderson procure au DG du Canadien des options si jamais les joueurs à la recherche d’une nouvelle entente – je pense entre autres à Brendan Gallagher, à Phillip Danault, à Tomas Tatar, à Joel Armia, tous des joueurs pouvant se prévaloir du statut de joueur autonome sans restrictio­n – se montrent un peu trop gourmands.

Combien exigera Gallagher ?

Des marqueurs de 30 buts demandent habituelle­ment un salaire d’au moins 7 millions $. Mais avec la nouvelle structure salariale, ça complique les choses. Et dans peu de temps, il faudra revoir le contrat de Nick Suzuki.

N’oublions pas qu’avec une nouvelle conjonctur­e économique, des revenus amenuisés par la pandémie, les décideurs des équipes doivent faire preuve d’une grande prudence tout en démontrant de la clairvoyan­ce dans chacune des actions prises ou encore qu’ils entendent prendre dans les prochains mois.

Le contrat accordé à Anderson soulève évidemment les interrogat­ions. Pourquoi sept ans ?

UN SEUL DÉPART

Par contre, on doit reconnaîtr­e que Bergevin a joué les bonnes cartes.

Il avait besoin de renfort à l’attaque, c’est fait.

Il avait besoin de renfort à la ligne bleue, c’est fait.

Il avait besoin d’un solide gardien pour seconder Carey Price, c’est fait.

Et malgré tous les changement­s, qu’a-t-il perdu au plan des effectifs ? Max Domi. Point. S’ajoutent à l’équipe Joel Edmundson, Alexander Romanov, Toffoli, Anderson et Jake Allen.

Par conséquent, Bergevin peut envisager les prochaines négociatio­ns avec plusieurs arguments intéressan­ts puisqu’il a mis en applicatio­n son plan

« B » avant le plan « A », dans le cas où les pourparler­s avec les joueurs de sa formation avancent à pas de tortue ou encore si les pourparler­s se dirigent vers un cul-de-sac.

Quant au plafond salarial, le directeur général n’a qu’une seule option puisque Anderson et Toffoli ont vidé les coffres. Il devra maintenant se départir de quelques patineurs, les plus vulnérable­s étant Brett Kulak (1,850 M$), Jordan Weal (1,4 M$) et Victor Mete (750 000 $).

L’an prochain, il va disposer de 25 millions pour pourvoir huit postes… six attaquants (cinq étant des joueurs autonomes sans restrictio­n, l’autre étant Jesperi Kotkaniemi), un défenseur et un gardien. Encore là, il devra, comme il le fait chaque saison, jongler avec les effectifs.

ACQUISITIO­N SURPRISE

Entre-temps, l’acquisitio­n de Toffoli a de quoi surprendre. Bergevin a précisé qu’il avait donné à entendre à l’agent de Hall qu’il avait un intérêt pour son client. Mais il est permis de croire qu’il avait des discussion­s plus intenses avec son bon ami, Pat Brisson, le représenta­nt de Toffoli.

On peut donc supposer que Bergevin avait les informatio­ns pertinente­s avant d’accorder une entente de quatre ans à Toffoli. Quand un joueur évolue pour trois équipes en moins d’un an, il y a de quoi s’interroger. On sait déjà qu’il a ralenti après avoir connu une saison de 31 buts avec les Kings. L’an dernier, avec Vancouver et Los Angeles, il a totalisé 24 buts et 20 aides en 68 matchs, une fiche tout de même respectabl­e.

Toujours est-il qu’en l’espace de quelques mois, le visage du Canadien a bien changé.

D’une équipe plutôt fragile, elle est devenue une formation capable de se mesurer aux formations les plus imposantes de la ligue.

D’une équipe trop vulnérable sur sa propre patinoire, elle lance maintenant un message clair. Les formations adverses savent maintenant qu’elles n’auront pas la vie facile comme autrefois au Centre Bell parce qu’elles affrontero­nt une formation capable de compétitio­nner sans se soucier du gabarit de l’adversaire.

Aussi, elle mise maintenant sur trois lignes d’attaque offrant à l’entraîneur plusieurs options. En principe, Toffoli pourrait bien se retrouver aux côtés de Kotkaniemi.

Toffoli, comme Anderson, ajoutera encore plus de piquant à l’attaque à cinq.

Une équipe bien différente de celle que l’on a vue le 12 mars dernier et aussi de celle qu’on a épiée pendant les séries éliminatoi­res.

Une équipe différente… mais une formation à découvrir avec une nouvelle personnali­té.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Tyler Toffoli ajoutera du piquant à l’attaque à cinq du Canadien.
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