L’heure de vérité approche en cour pour Gilbert Rozon
Son procès pour viol et attentat à la pudeur débute ce matin
Le magnat déchu de l’humour, Gilbert Rozon, n’entendra plus à rire à partir d’aujourd’hui alors que débute son procès pour viol et attentat à la pudeur pour des événements qui seraient survenus en 1979.
Pratiquement disparu des radars depuis l’automne 2017 quand un groupe de femmes l’a publiquement accusé d’être un prédateur sexuel, Rozon n’aura d’autre choix que de se présenter au palais de justice de Montréal, ce matin.
La plaignante, dont on ignore tout pour le moment, devrait témoigner au procès, censé durer toute la semaine.
Elle va probablement raconter en détail ce qu’elle affirme avoir subi à Saint-sauveur, dans les Laurentides, alors que Rozon n’avait que 25 ans.
Des 14 plaintes contre lui, il s’agit de la seule qui a été retenue par la Couronne. La femme ne fait d’ailleurs pas partie du regroupement « les Courageuses », qui sont présentement devant la Cour suprême afin d’intenter une action collective de plus de 10 millions $ contre Rozon.
IL CLAME SON INNOCENCE
L’homme d’affaires, qui a plaidé non coupable, ne devrait toutefois pas se laisser faire, lui qui a déjà clamé avoir toujours respecté le consentement avec les femmes.
« Je n’ai jamais fait l’amour à quelqu’un, à une personne qui m’a dit non. Jamais », avait-il dit en marge d’une audience pour un litige commercial, en février 2018.
Il avait ensuite déploré que « la présomption d’innocence est partie d’un coup sec » et d’avoir fait les frais d’une « espèce de folie, d’hystérie médiatique » dans la foulée du mouvement #Moiaussi.
Et pour se défendre, le fondateur de Juste pour rire a retenu les services de Me Pierre Poupart, l’un des meilleurs criminalistes au Canada. L’avocat émérite, récompensé par le Barreau du Québec, est entre autres connu pour avoir représenté l’ex-cardiologue Guy Turcotte pour le meurtre de ses enfants. Pierre Poupart a d’ailleurs déjà défendu
Rozon par le passé.
Dans les années 1990, il a réussi à lui éviter un casier judiciaire en obtenant l’absolution pour l’ancien grand patron de Juste pour rire, après que ce dernier eût plaidé coupable d’une agression sexuelle sur une jeune femme de 19 ans survenue au Manoir Rouville-campbell, à Mont-saint-hilaire, sur la Rive-sud.
ADVERSAIRE REDOUTABLE
Son vis-à-vis de la Couronne, Me Bruno Ménard, n’est pas en reste. Peu enclin à se mettre de l’avant publiquement, le procureur est toutefois considéré comme une éminence grise et un adversaire redoutable par plusieurs avocats consultés par Le Journal.
Le procès se déroulera devant la juge Mélanie Hébert de la Cour du Québec. Parallèlement, Rozon a intenté la semaine dernière une poursuite en diffamation de 450 000 $ contre les animatrices Julie Snyder et Pénélope Mcquade, qui l’ont accusé d’être un agresseur sexuel durant une émission de La semaine des 4 Julie, il y a trois semaines, à la station de télé Noovo.